Mariam Kaba : Lumumba fait partie de notre patrimoine.

Lundi 11 Janvier 2016 - 19:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Premier rôle féminin dans le film Lumumba du réalisateur Raoul Peck, Mariam Kaba  est une comédienne hors paire du cinéma africain. Arrivée à Brazzaville à la faveur de la troisième édition du festival Tazama, elle a livré à notre rédaction  les contours de son rôle dans ce film historique.

LDB : Comment  êtes- vous arrivée dans ce film ?

MK : je vis à Paris et  Raoul Peck le réalisateur s’est adressé à mon agent. Nous étions nombreuses à faire  le casting pendant plusieurs jours et pour finir Raoul m’a choisi. Il n’avait pas tort. Je pense (rires)

L.D.B : On vous voit très impliquée dans le rôle. En amont vous vous êtes imprégnéé de l’histoire de Lumumba ?

M.K : Absolument. Je suis originaire de la Guinée Conakry et là-bas on avait pleins d’endroits qui portaient le nom de Patrice Lumumba. Et  lorsque j’ai appris que le film portait sur lui cela m’a davantage intéressé et je me suis battue pour un rôle.  Lumumba fait partie de notre patrimoine. Surtout lorsqu’on voit l’histoire africaine avec tout ce qui se passe on se demande si nous ne sommes toujours pas en 1961 malheureusement.

 

L.D.B : Avant d’interpréter ce rôle,  aviez- vous rencontré des membres de la famille Lumumba ?

MK :  je connaissais son fils Roland Lumumba, mais après nous avions coupé le contact et il ne savait pas  que j’étais devenue comédienne et que je devais jouer un tel rôle. Je n’ai pas voulu rencontrer madame Lumumba avant d’interpréter ce rôle parce que c’est délicat,  vu que  95%  du film est vrai mais c’est une fiction en même temps. Je devais donc fabriquer le personnage et j’aurais voulu rencontrer cette femme après le tournage mais malheureusement je n'ai pas eu cette chance.

L.D.B : Comment s’est passé le tournage ?

M.K : Nous n’avons pas pu tourner en RDC mais plutôt  au Zimbabwe et au Mozambique. Je suis restée trois mois sur place à Harare parce que j’avais mon fils qui avait à peine six mois, les autres faisaient des navettes. Ce n’était pas facile, il fallait beaucoup de préparations et donner un peu de soi. Avant cela, j’ai joué le premier rôle dans le ballon d’or de Cheik Doukouré, blanc d’ébène sur la deuxième guerre mondiale vécue coté Afrique, et puis des films comme fatou la Malienne. En ce moment je suis en tournage.

LDB : Comment êtes-vous arrivée au cinéma.

MK : lorsque j’ai fini mon baccalauréat, je suis allée m’inscrire dans une école d’attaché de presse à Paris où je ne suis restée  que pendant six mois. Et lorsque mon père m’envoyait de l’argent pour payer mon école, je payais mes cours d’art dramatique. À cette période, mon père était ambassadeur de la Guinée Conakry dans le Maghreb et avait découvert ma photo dans un journal. Ce dernier m’a demandé réellement ce que je faisais et je lu ai dit la vérité et  il m’avait demandé de retourner à l’école. Malgré cela, j’ai fait un deal avec le directeur qui m’a laissée terminer mes deux années.

L.D.B : que pensez-vous du cinéma africain ? Et avez-vous des projets sur le continent ?

M.K : Le cinéma en lui-même n’est pas facile et particulièrement le cinéma africain faute de moyens. Cet art est financé quasiment par des aides provenant de l'Europe. C’est le gros problème. Si nos dirigeants peuvent comprendre qu' à travers ce secteur, on peut  faire connaitre  son pays, ce serait bien car c’est une grande porte de sortie.

En ce moment je tourne à Paris  avec Lucien Jean Baptiste une comédie. Je viens de finir d’écrire une série de  quinze épisodes avec Cheik Doukouré que nous avons envie de tourner dans toute l’Afrique.

Hermione Désirée Ngoma

Légendes et crédits photo : 

1- Mariam kaba

Notification: 

Non