Migrants : « s’émouvoir est bien, mais se mouvoir serait mieux », estime M. Matteo Renzi

Dimanche 30 Août 2015 - 15:57

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La succession des drames de l’immigration dans des endroits et dans des circonstances inusités font bouger les lignes. L’Italie appelle à l’action concertée.

Désormais et sans cynisme, tous les moyens sont bons chez les migrants pour trouver la mort dans une Europe barricadée. Mais, et là aussi sans cynisme, il y aura peut-être du bon dans la découverte de 71 cadavres de migrants putréfiés dans un camion frigorifique sur une autoroute d’Autriche. Jusqu’ici les morts se comptaient par milliers, surtout chez des migrants africains, en Méditerranée ou dans les déserts de Libye ou d’Egypte jamais ailleurs. Que des personnes fuyant la guerre en Syrie aient accepté de monter à l’arrière d’un camion frigorifique où elles sont mortes asphyxiées semble avoir réveillé des consciences en Europe.

Le gouvernement allemand a d’ores et déjà disposé qu’il ne va plus refouler vers le premier pays de leur entrée en Europe les migrants comme lui en faisait obligation des dispositions du traité de Schengen. En France aussi, où la question des migrants a vu s’ériger clôtures et renforcements des forces de patrouilles dans une localité comme Calais notamment, les lignes semblent bouger. Le Premier ministre Manuel Valls a affirmé dimanche que les  migrants qui « fuient la guerre, les persécutions, la torture, les oppressions, doivent être accueillis ». Un tournant, mais la question de la pression migratoire extraordinaire de ces derniers mois reste entière.

L’Italie qui est plus que tout autre pays d’Europe grandement soumis à cette pression, estime qu’il faut, en même temps que la politique de l’accueil dans le respect des règles et des droits, pousser plus avant les politiques disparates en vigueur vers la cohésion. « S’émouvoir après les drames c’est bien, mais se mouvoir serait nettement mieux », a estimé M. Matteo Renzi, le Premier ministre. « On doit choisir enfin de dépasser (l'accord de) Dublin et d'avoir une politique d'immigration européenne, avec un droit d'asile européen. Il faudra des mois, mais nous aurons une unique politique européenne de l'asile, et non autant de politiques qu'il y a de pays », a indiqué le Premier ministre italien dont le pays s’est plusieurs fois plaint d’avoir été laissé seul face à cette question dramatique.

Lucien Mpama

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