Numéro spécial Francophonie : La Société d’encouragement pour l’industrie nationale mise sur l’Afrique

Mercredi 19 Novembre 2014 - 15:30

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La Sein (Société d’encouragement pour l’industrie nationale) est une association française fondée en 1801 par les trois consuls de l’époque – Bonaparte, Cambacérès et Lebrun – et reconnue d’utilité publique dès 1824. Elle répond à une triple vocation : stimuler le développement économique de la France en favorisant l’innovation technologique et en valorisant l’entrepreneuriat. Elle est le précurseur de tout le dispositif d’aide à l’industrie en France

Oilivier MoussonElle poursuit depuis deux siècles sa mission d’accompagnement des grandes mutations industrielles, économiques et sociales : encourager les bâtisseurs de l’économie française de demain ; transmettre les innovations et les savoir-faire ; valoriser le made in France ; conserver la mémoire du patrimoine industriel. Aujourd’hui, la Sein se développe à l’international, et en particulier en Afrique, tout en gardant ses missions premières.

La francophonie de demain sera africaine

Au cours des dernières décennies, les changements de climat ont causé des impacts sur les systèmes naturels et humains sur tous les continents et à travers les océans. Les experts du groupe de travail n° 1 du cinquième rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat ont tiré la sonnette d’alarme au vu des changements observés dans le système climatique : « Le réchauffement du système climatique est sans équivoque, et, depuis les années 1950, beaucoup de changements observés sont sans précédent depuis des siècles, voire des millénaires. »

L’Afrique, en raison des projections sur les conséquences du changement climatique – sécheresse, pénurie d’eau, baisse des rendements agricoles et montée du niveau de la mer – et de sa faible capacité d’adaptation au changement climatique, fait partie des régions les plus susceptibles d’être sérieusement affectées par le changement climatique.

Conscients que la gestion solidaire des enjeux environnementaux et économiques constitue un défi majeur pour la survie de l’humanité, le devenir de la planète, le renforcement de la coexistence pacifique et le développement équitable des peuples, les chefs d’État des pays francophones ont décidé de consacrer le XIVe sommet de la francophonie qui s’est tenu à Kinshasa en RD-Congo les 13 et 14 octobre 2012 au thème « Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la gouvernance mondiale ». Désireux de poser les jalons d’une gestion durable de leurs ressources naturelles, ils ont, dans le texte de la Déclaration de Kinshasa, affirmé leur volonté de soutenir les modèles de développement équitable et durable basés sur une économie verte, conformément à la Déclaration de Rio+20 et renouvelé leur engagement à lutter contre le changement climatique. Les pays francophones ont demandé à l’OIF et aux opérateurs de proposer en vue du prochain sommet une stratégie économique pour la Francophonie réunissant pouvoirs publics, institutions éducatives, société civile.

Cet appel a été entendu par la Sein qui ambitionne aujourd’hui de mettre son savoir-faire technologique et industriel au service du continent africain qui, pour la première fois de son histoire, peut légitimement revendiquer le taux de croissance le plus élevé au monde.

Africa Off Cop 21 pour faire résonner la voix de l’Afrique

La Conférence des parties (COP) instituée lors de l’adoption de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques en 1992 réunit toutes les parties à la convention, soit les 194 pays qui l’ont ratifiée et l’Union européenne. Après la COP 20 qui s’est tenue à Lima (Pérou) en décembre 2014, la Francophonie participera à la XXIe Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Paris en 2015. En marge de la COP 21, l’Hôtel de l’industrie, 4 place Saint-Germain-des-Prés à Paris, abritera une conférence parallèle, l’Africa Off Cop 21.

Cette semaine africaine organisée par la Sein, les Ateliers de la Terre et tous les partenaires impliqués sur le continent africain qui souhaiteront y participer sera l’occasion pour l’Afrique de faire entendre sa voix. La rencontre accueillera des entrepreneurs français et des entrepreneurs francophiles de tous les pays, notamment ceux de l’Afrique. Il est important de souligner que l’Afrique parle d’une même voix depuis le 3 juin 2014, date à laquelle la Position africaine commune (PAC) sur le programme de développement post-2015 a été publiée au siège de la Commission de l’Union africaine à Addis-Abeba.

Le document regroupe les priorités de développement de l’Afrique qui sont ancrées dans les « six piliers » suivants : transformation économique structurelle et croissance inclusive ; science, technologie et innovation ; développement centré sur la personne ; durabilité environnementale, gestion des ressources naturelles, gestion des catastrophes ; paix et sécurité ; et finances et partenariats.

Le Dr Nkosazana Dlamini Zuma, président de la Commission de l’UA a déclaré : « La PAC va nous permettre de parler d’une seule voix et permettre à d’autres parties du monde de savoir que la vision de l’Afrique n’est autre que le programme de développement post -2015. » Carlos Lopes, secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, qualifie d’« étape concrète pour l’intégration de toutes les questions clés au niveau global, mais avec une perspective africaine qui prend en compte tous les Objectifs de développement durable ». « Nous nous engageons donc à parler d’une seule voix et à agir dans l’unité pour nous assurer que la voix de l’Afrique soit entendue et pleinement intégrée dans l’agenda de développement global », peut-on lire dans le document de consensus.

L’OIF, qui a pour objectif de contribuer à améliorer le niveau de vie de ses populations en les aidant à devenir les acteurs de leur propre développement, a apporté à ses États membres mais aussi à l’ensemble des décideurs africains un appui de taille dans l’élaboration ou la consolidation de leurs politiques en mettant à leur disposition le Guide des négociations et le Résumé pour les décideurs, publications éditées par l’Institut de la Francophonie pour le développement durable pour aider les participants aux grandes conférences des Nations unies sur les changements climatiques, la biodiversité, la désertification ou de la Commission du développement durable à mieux comprendre les principaux enjeux qui feront l’objet des discussions lors de ces rencontres internationales.

La conférence de Copenhague en 2009 n’ayant pas abouti à l’adoption d’un nouvel accord international sur le climat et les revendications africaines n’ayant pas été prises en compte, Paris Climat 2015 sera l’occasion pour les pays africains de reprendre les négociations en étant mieux préparés.

Olivier Mousson est le président de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale

Olivier Mousson