Prix Opus 2019 : sœur Catherine Mutindi lauréate

Mardi 26 Novembre 2019 - 14:00

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La fondatrice de l'organisation non gouvernementale Bon pasteur, en République démocratique du Congo (RDC), a reçu, le 21 novembre, la seizième distinction annuelle Opus, dotée d'un million de dollars, pour son travail humanitaire dans son pays. L’événement s'est déroulé à l'université de Saint-Louis, au Centre pour la citoyenneté mondiale.

Le prix Opus est décerné chaque année, en partenariat avec une université catholique, à un leader du travail humanitaire confessionnel. Il s'agit de l’une des distinctions les plus prestigieuses au monde pour l’innovation et le travail fondés sur la foi et à but non lucratif. 

Les deux autres finalistes ont reçu cent mille dollars, notamment Michael Fernandez-Frey, fondateur et directeur de Caras con Causa, une ONG au service des familles économiquement pauvres des communautés riveraines de la baie de San Juan, à Porto Rico. Caras con Causa s'est engagée dans l'éducation des enfants, dans la restauration des zones humides après l'ouragan et dans l'organisation de communautés pour la reconstruction de maisons menacées de destruction par le gouvernement.

L'autre finaliste, le frère Charles Nuwagaba, vicaire provincial des frères Bannakaroli de Saint-Charles-Lwanga, supervise un programme d'enseignement primaire et professionnel dirigé par sa communauté religieuse aux abords du bidonville de Kibera, le plus grand de Nairobi, au Kenya, et le plus grand d'Afrique. L'école primaire compte actuellement deux cent quatre-vingts élèves et deux cent soixante jeunes, y compris des mères adolescentes inscrites à des programmes de formation professionnelle, tels que l'entretien des véhicules à moteur, la coiffure et la beauté, l'hôtellerie et l'informatique.

"Bon pasteur" 

Soeur Catherine Mutindi est membre de la congrégation Notre-Dame de la charité du Bon pasteur (Sœurs du Bon pasteur), une congrégation internationale de religieuses, présente dans soixante-treize pays. L’ordre est réputé pour ses ministères qui protègent et autonomisent les adolescentes, les femmes, les enfants à risque et les victimes de violations des droits humains, notamment de la traite et de l’exploitation sexuelle. « Soeur Catherine s'attaque au problème de l'esclavage moderne chez les enfants de 4 et 5 ans, travaillant dans des mines hautement toxiques au cobalt, afin de gagner de quoi nourrir leur famille ce jour-là. En relativement peu de temps, elle a transformé la vie de trois mille enfants et d'innombrables adultes et a littéralement restauré leur humanité. Elle leur donne de l'espoir », a déclaré Don Neureuther, directeur de la Fondation du prix Opus.

Pour sa part, Fred P. Pestello, président de l’université de Saint-Louis, a déclaré : « En tant qu’université mondiale jésuite et catholique, SLU valorise les occasions de s’informer et de s’inspirer des leaders de la transformation, tels que les trois humanitaires récompensés comme finalistes du prix Opus. Grâce à leurs expériences communes, nos étudiants, nos professeurs et notre personnel ont eu l’occasion de constater à quel point le fait d’être des hommes et des femmes pour et avec les autres peut avoir un impact incroyable ».

Le travail de Bon pasteur a été reconnu par le gouvernement de la RDC et par de nombreuses ONG, dont Amnesty international, comme la seule ONG à lutter efficacement contre les violations généralisées des droits fondamentaux des enfants, des adolescentes et des femmes dans les communautés artisanales minières de Kolwezi. En outre, explique-t-on, l'approche adoptée par Bon pasteur pour atténuer le travail des enfants a été identifiée par plusieurs bureaux de gouvernements congolais nationaux et locaux, ainsi que par l'ONU, le Fonds des Nations unies pour l'enfance, la Banque mondiale, World vision et les représentants de nombreuses sociétés minières internationales. 

En 2012, soeur Catherine a fondé Bon pasteur en RDC après avoir été invitée par l'évêque du lieu à venir à Kolwezi pour travailler avec les veuves et les orphelins. Elle a d'abord écouté la communauté et, au bout de dix mois, a élaboré un plan quinquennal axé sur les moyens de subsistance alternatifs à l'exploitation minière, y compris l'agriculture. Elle a abordé les questions liées à la violence de genre et la maltraitance physique des enfants, aux politiques de protection de l'enfance, à la colarisation des enfants et au renforcement civique.

La vision de Bon pasteur est fondée sur une société congolaise inclusive et démocratique où les droits des filles, des femmes et des enfants sont protégés et promus. Pour concrétiser cette vision, Bon pasteur a développé un vaste programme de protection de l’enfance, qui comprend une éducation holistique de rattrapage, un soutien psychosocial, un système de référence pour les personnes maltraitées et une éducation aux droits humains, qui visent tous à atténuer le phénomène des pires formes de travail des enfants orphelins et enfants vulnérables.

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

1, 2 et 4- Catherine Mutindi pendant la remise du prix 3- Soeur Catherine Mutindi et des enfants qu'elle encadre

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