Province de l’Équateur : afflux des réfugiés centrafricains à Zongo

Mardi 6 Octobre 2015 - 18:45

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Le HCR et le Programme alimentaire mondial (PAM) craignent que l’extrême instabilité de la Centrafrique sur fond de combats récurrents, entre les rebelles essentiellement musulmans de la Seleka et les militants majoritairement chrétiens anti-Balaka, n'engendre une « nouvelle augmentation du nombre de réfugiés » dans les prochains jours.

La situation sécuritaire en Centrafrique est encore loin de se stabiliser. Le regain de violence de ces dernières semaines a provoqué le déplacement de plusieurs personnes qui ont tenté d’aller trouver refuge ailleurs. Cette escalade de violence sur un fond d’affrontements meurtriers entre les jeunes musulmans et chrétiens aura rendu la capitale Bangui quasi invivable laissant planer sur la tête de ses habitants le spectre permanent de l’insécurité. Cette vague des déplacés s’est canalisée essentiellement vers la République démocratique du Congo obligée par les circonstances de mettre un bémol à sa décision de fermeture de sa frontière avec la Centrafrique.

En effet, suite au regain de violence « incontrôlable » ayant déferlé sur Bangui, le gouvernement avait décidé de fermer sa frontière avec la RDC afin de protéger sa population contre tout débordement. Le porte-parole Lambert Mende n’y est pas allé de main morte lorsqu’il avait affirmé que la RDC n’était pas un « déversoir de l'insécurité des autres ». Face à la poussée toujours grandissante des réfugiés centrafricains et au nom de l’humanisme, les frontières ont été rouvertes pour accueillir des centaines des Centrafricains en détresse.

En une semaine déjà, ils étaient plus de 2000 personnes à arriver à Zongo, ville de l'extrême nord-ouest de la RDC séparée de Bangui par l'Oubangui qui marque la frontière entre la Centrafrique et la RDC sur près de 700 km. À en croire le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM), des femmes et des enfants sont majoritaires parmi ces réfugiés centrafricains. On compte, en effet, près de 70% d'enfants parmi eux. La plupart sont regroupés au centre de transit mis à leur disposition par la mairie de Zongo avant leur prise en charge par le HCR. Des humanitaires qui œuvrent pour leur prise en charge parmi lesquels le Fonds des Nations unies pour l’enfance et Médecins sans frontières alertent sur le manque de fonds qui les frappe et menace à court terme leurs activités.

Entre-temps, la vie à Zongo serait devenue intenable, apprend-on des sources locales, avec en arrière-fond l’augmentation de 50% des prix des aliments pour une population locale qui s’approvisionne essentiellement à Bangui. Maints analystes redoutent que la persistance de la violence en Centrafrique n'engendre une « nouvelle augmentation du nombre de réfugiés » dans les prochains jours.    

Alain Diasso

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