Province de l’Équateur : le gouverneur Tony Bolamba destitué

Jeudi 7 Septembre 2017 - 19:57

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Alors qu’il se retrouve - depuis plusieurs semaines déjà - à Kinshasa à la suite d'une convocation du vice-Premier ministre chargé de l'Intérieur, Tony Bolamba s’est vu destituer ce jeudi 7 septembre par l’Assemblée provinciale de l’Équateur.

Une motion de défiance initiée à son encontre aura scellé le sort du désormais ex-gouverneur qui n’a pas eu le temps de présenter ses moyens de défense. Un hiatus qui relativise sans nul doute une procédure dont la fragilité tient au fait que tout a été décidé sur le dos du gouverneur incriminé. L’Assemblée provinciale allègue, en guise de justification, lui avoir déposé l’invitation depuis le 1er septembre. Et face à ce qu’elle a considéré comme un refus du gouverneur à acquiescer à sa requête, l’Assemblée provinciale a finalement décidé, après constat d’absence du concerné, de passer la motion au vote. Celle-ci, contre toute attente, a recueilli l’unanimité des voix, soit les vingt et un suffrages de députés présents.

Plusieurs griefs sont portés à charge du gouverneur dans cette motion de défiance dont la mauvaise gestion, l'incapacité à lutter contre l'insécurité, la mauvaise gouvernance marquée par l'opacité dans la gestion des deniers publics, le détournement des fonds de rétrocession destinés aux entités décentralisées, la neutralisation des services de sécurité dont il refusait toute collaboration, etc. Ceci n’est que le couronnement d’une fronde dirigée depuis plusieurs mois contre Tony Bolamba dont le franc-parler et surtout son obstination à faire de l’Équateur une province compétitive paraissaient ne pas être du goût de certains fils du terroir. Refusant toute compromission, obsédé par la seule envie de tirer l’Équateur des méandres du sous-développement, Tony Bolamba, l’incompris, fait là les frais de sa loyauté et de sa conscience patriotique.

Pour des esprits avertis, ce dénouement était prévisible au regard surtout des rapports tumultueux qu’entretenait l’intéressé avec l’Assemblée provinciale de l’Équateur qui le soupçonnait d’enrichissement illicite. Cet organe délibérant a poussé l’outrecuidance jusqu’à voter pour la mise en accusation du gouverneur dont le seul tort aura été d’avoir fermé toutes les issues par lesquelles les fonds publics étaient dilapidés sans état d’âme par des inciviques impénitents via les fameuses « opérations-retour » juteuses. Tony Bolamba dont la gestion aura été de plus nébuleuse sur fond d’interminables accusations les unes aussi rocambolesques que les autres, quitte la province de l’Équateur avec, heureusement, un bilan à défendre qui, tout au moins, plaidera en sa faveur.   

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Tony Bolamba

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