Réduction de la vulnérabilité des femmes et des filles: les enseignants sensibilisés aux droits en santé sexuelle et de la reproduction

Lundi 13 Mai 2019 - 18:00

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Un focus sur le sujet a été organisé par l'association Azur développement, le 11 mai, au collège Jean-Félix Tchicaya de Pointe-Noire.

Financée par l’Union européenne, la  session de sensibilisation aux droits à la santé sexuelle et de la reproduction a été initiée à l’endroit du personnel de l’enseignement des établissements scolaires publics et privés de Pointe-Noire. Elle entre dans le cadre du projet  Promotion des droits et autonomisation économique des femmes et filles vulnérables.

L’objectif de ce projet est de contribuer à la réduction de la vulnérabilité des femmes et des filles par l’accès aux services de santé sexuelle et de la reproduction et à leur autonomisation économique.                     

En effet, les enseignants sont en contact permanent avec les jeunes filles et garçons, mais ont peu de connaissances sur la santé sexuelle et de la reproduction (SSR) et les droits en matière de santé sexuelle et de la reproduction. Ainsi, à l’issue des séances  de sensibilisation, ils seront des relais auprès de ces jeunes et pourront eux-mêmes aussi se protéger des infections sexuellement transmises (IST) et du VIH/sida, adopter la planification familiale et encourager leurs partenaires à le faire. Ceux qui seront dépistés séropositifs pourront se faire traiter dans les unités de prise en charge médicale.

"Le sida peut être vaincu par l'effort collectif"

Abordant le sous thème " Droits en santé sexuelle et de la reproduction", Judicaël Mankessa, magistrat, conseiller à la Cour d’appel de Pointe-Noire, a dit: « La santé et les droits sexuels et reproductifs concernent l’être humain à chaque étape de sa vie, l’être épris d’amour, qui souhaite procréer et fonder une famille, élever une progéniture et entamer une relation sexuelle. C’est pourquoi la santé sexuelle et reproductive est une préoccupation qui se prolonge de l’enfance jusqu’à un âge avancé, pour l’homme comme pour la femme. Les programmes de santé sexuelle et reproductive doivent être adaptés aux besoins et défis particuliers qui se posent à chacun aux différents moments de sa vie : c’est ce qu’on appelle "l’approche liée au cycle de vie" ».

Quant au Dr Jean Deloffre Bassidi, gynécologue–obstétricien, en développant le sous thème "Planification familiale ou planing familial", a indiqué que ce concept est l’ensemble des moyens qui concourent au contrôle des naissances dans le but de permettre aux familles de choisir d’avoir un enfant tandis que  la contraception désigne l’emploi de moyens visant à empêcher qu’un rapport sexuel entraîne une grossesse.

« La planification familiale  est une philosophie abstraite tandis que la contraception est sa traduction pratique sur un individu, autant la planification familiale est politique autant la contraception est une pratique médicale qui s’intègre bien dans les protocoles de prise en charge des individus. Les enseignants évidemment vont continuer à enseigner la politique nationale de planing familial comme sujet de santé publique et les praticiens feront de la contraception », a t-il fait savoir.

Sur la prise en charge du sida, il a renchéri que c'est « une pathologie chronique qui, grâce aux efforts des uns et des autres, peut être vaincue. Une bonne information de la population, une prise de conscience de chacun et une bonne volonté politique suffisent pour éradiquer cette pandémie même dans les pays les plus pauvres ».

En exposant sur la fille et son éducation sexuelle, Ghislain Patrick Tchissambou, directeur du collège Jean-Félix-Tchicaya, a dit que les approches de solution doivent avant tout garantir la bonne gestion de la jeune fille dans les établissements scolaires. Il s'agit, entre autres,  d'instituer deux ou trois séances sur la sexualité dans les collèges, de sensibiliser la jeune fille ou le garçon aux IST et aux moyens de contraception, de lutter contre les violences et le harcèlement sexuel en milieu scolaire, d'engager les professeurs dans les collèges à devenir des relais pour la vulgarisation des mesures de la SSR, d'éduquer et accompagner la fille économiquement défavorisée à poursuivre sa scolarité , de créer des réseaux de club dans les établissements pour dénoncer la violence sexuelle.

Signalons que le projet Promotion des droits et autonomisation économique des femmes et filles vulnérables va s’exécuter dans les départements de Brazzaville, de la Bouenza et de Pointe-Noire sur une durée de trente mois. Son objectif est de contribuer à la réduction de la vulnérabilité des femmes et des filles par l’accès aux services de santé sexuelle et de la reproduction et leur autonomisation économique.

 

  
 

 

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

La photo de famille après le focus / Adiac

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