Santé : jeunesse et sida, un couple à séparer

Lundi 27 Novembre 2017 - 17:46

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le 1er décembre de chaque année, la communauté mondiale célèbre la journée mondiale de la lutte contre la pandémie du sida. Cependant, le constat fait dans certaines villes du pays, à Pointe-Noire par exemple, est que les jeunes ne prennent toujours pas les dispositions pour être à l’abri de cette maladie.

À deux jours de la célébration de la journée internationale contre le sida, quand on pose la question à certains jeunes sur cette maladie, ses méfaits et surtout sur les tests de séropositivité qui devraient au préalable conditionner le choix des partenaires, les avis sont partagés. « Je suis issu d’une famille nombreuse, dans notre famille personne n’a cette maladie. Quand mon père choisissait ma mère comme épouse, ils ne s’étaient jamais présentés à l’hôpital pour faire ces tests », a déclaré un adolescent de moins de 18 ans.

Ces propos font vite penser à une banalisation de la maladie par la jeunesse. On se demande si elle est mal informée des méfaits de cette pandémie ou bien elle refuse simplement de croire à son existence ou encore s'il y a d'autres facteurs involontaires qui la poussent à fermer les yeux devant l’évidence.

Un autre jeune s’est attaqué plus au manque de campagnes de sensibilisation pérennes dans la ville. « Toi journaliste, prouve-moi que cette maladie existe. Quelle pancarte nous indique des statistiques réelles de cette maladie au niveau de Pointe-Noire ? Et si cette maladie existe réellement, pourquoi n’y a-t-il pas de campagnes de sensibilisation continues toute l’année ? Pourquoi des images et films décrivant cette maladie et ses méfaits ne sont pas visibles au niveau de tous les ronds-points de la ville ? Est-ce que la seule journée du 1er décembre suffit pour la vulgarisation des conséquences de cette maladie ? », s’est interrogé ce jeune.

La kyrielle de questions de cet adolescent soulève un problème réel sur la constance des campagnes de lutte contre le sida. Encore que certaines communications dans des salles de réunions, réunissant des échantillons très limités de jeunes, ne seraient toujours pas des ultimes canaux pour atteindre toute la couche juvénile. Dans une ville comme Pointe-Noire, si la campagne se passe dans une salle de la mairie de Mvou-Mvou, dans le deuxième arrondissement, les jeunes de Mongo-Mpoukou, Tié-Tié, Loandjili et Ngoyo ne seront pas du tout sensibilisés.

Sur le port du préservatif, la fidélité et l’abstinence, rares sont des adolescents qui admettent cela. Il suffit de faire la ronde dans les milieux de boissons pour s’en rendre compte.  Lorsqu’on interroge au moins cinq filles mères prises au hasard dans la ville, on se rend bien compte que trois ou quatre d'entre elles ont eu deux ou trois enfants avec des géniteurs différents.

Les causes de la transmission de la maladie chez la jeunesse

On peut noter que plusieurs causes sont à l’origine de la propagation du sida au niveau de la couche juvénile. Il y a, entre autres, la divulgation des films pornographiques dans les cinémas de fortune et des vidéo-clubs, le téléchargement à souhait de ces mêmes films à partir des sites Internet, la fréquentation abusive des milieux malsains ainsi que des groupes d’amis et de camarades dangereux, l’affaiblissement de l’autorité parentale, le port des tenues extravagantes sans oublier la précarité qui pousse les enfants à sortir pour aller embrasser des situations plus difficiles. Notons que le thème de cette année « Ma santé, mes droits » interpelle les autorités et surtout la jeunesse. 

Faustin Akono

Légendes et crédits photo : 

Photo: Logo de la lutte anti-sida

Notification: 

Non