Santé publique : l’OMS Afrique lance un nouveau projet visant à éliminer les maladies tropicales négligées

Mardi 31 Mai 2016 - 13:42

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Ce nouveau partenariat majeur qui vient d’être lancé à Genève, en Suisse, permettra d’aider les pays africains à alléger le fardeau que représentent les maladies tropicales négligées (MTN). Il va renforcer les programmes nationaux et aider les pays à obtenir un financement durable pour lutter contre ces maladies liées à la pauvreté.

L’hébergement et la gestion du projet incomberont au Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique. Ceci, en partenariat avec les gouvernements africains, les donateurs, les ONG et les sociétés pharmaceutiques en vue d’une réponse coordonnée dans la lutte contre ces maladies.

D’après l’OMS, les MTN sont un groupe de maladies infectieuses parasitaires et bactériennes qui touchent à travers le monde plus de 1, 4 milliard de personnes parmi les plus pauvres, dont 875 millions d’enfants. Il s’agit en d’autres termes d’un groupe de maladies affectant principalement, et de manière constante et grave, les communautés les plus pauvres, les plus marginalisées et les plus isolées du monde. 40% des individus affectés par les MTN vivent en Afrique, où ces maladies détruisent des vies, empêchent des enfants d’aller à l’école et condamnent les communautés entières à vivre dans la pauvreté. Une étude réalisée par l’Université Erasme estime que si les objectifs que s’est fixée l’OMS pour 2020 pouvaient être atteints, cela permettra de générer près de 565 milliards de dollars en gain de productivité d’ici à 2030.

Pour la directrice régionale de l’OMS de l’OMS Afrique, Matshidiso Moeti, ce projet spécial pour l’élimination des maladies tropicales négligées (ESPEN) revêt une importance capitale pour le continent africain. « Nous avons hâte de lancer ESPEN et de donner une ampleur accrue au travail accompli dans la lutte contre ces terribles maladies », a-t-elle déclaré. « Nous savons que ce que nous avons à faire pour vaincre les MTN, et ESPEN veillera à ce que les programmes nationaux de lutte contre les MTN disposent des données, de l’expertise et des ressources financières nécessaires pour donner un élan supplémentaire à la lutte contre ces maladies », a ajouté Matshidiso Moeti.

Plusieurs soutiens financiers annoncés

Lors du lancement du projet, certains donateurs ont annoncé des appuis financiers importants. C’est le cas de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), du Fonds koweïtien, du Département pour le développement international (DFID) britannique, de la fondation Bill & Melinda Gates, de END Fund. S’y ajoutent, entre autres, la banque arabe pour le développement économique en Afrique, MSD et Sightsavers qui, tous ensemble, fourniront un financement de démarrage de 11, 4 milliards de dollars. Au final, la poursuite de ces investissements et la durabilité des progrès réalisés nécessiteront un engagement financier et politique plus important de la part des gouvernements africains afin de veiller au contrôle et à l’élimination des cinq maladies concernées, à savoir: l’onchocercose; la filariose lymphatique; la schistosomiase; l’helminthiase transmise par le sol et le trachome.

En attendant la pleine concrétisation du projet, il faut noter que des outils nécessaires au contrôle et à l’élimination des MTN existent déjà, et les médicaments requis pour soigner et prévenir ces maladies sont donnés par des sociétés pharmaceutiques. D’ailleurs, rien qu’en 2015, les 1,5 milliard de dollars de traitements apportés pour combattre ces maladies ont été fait en don, et la grande majorité est allée aux pays africains. ESPEN permettra de fournir aux pays du continent les capacités techniques et financières pour l’emploi de ces outils dans toutes les collectivités dans le besoin.

Dans le monde entier, 100 millions de personnes risquent de perdre la vue des suites du trachome qui fait partie des MTN. En ce qui concerne le Congo, un travail se fait effectivement pour lutter contre ces maladies. En 2013, le pays avait adopté un plan stratégique contre les MTN. A cette date, la prévalence de la filariose lymphatique dans certaines régions du pays était de 40,7%. L’OMS estime qu’au Congo, la réalisation de ses objectifs pour le contrôle et l’élimination des MTN engendrerait 1,3 milliard de dollars de gains de productivité entre 2015 et 2030.

ESPEN a été conçu pour être déployé de 2016 à 2020. Il permettra la poursuite des efforts pour atteindre les buts en termes de contrôle et de l’élimination des MTN définis par l’OMS et promus dans la Déclaration de Londres sur ce genre de maladies en 2012. En 2014, de nombreux pays africains avaient promis d’identifier la lutte contre les MTN, en vertu de l’engagement d’Addis-Abeba pour les combattre.

 

   

 

Nestor N'Gampoula

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