Sécurité en Afrique: le renforcement de la coopération se confirme au sommet de Dakar

Lundi 19 Janvier 2015 - 17:31

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Le Forum sur la paix  et la sécurité s’est ouvert le lundi 15 décembre à Dakar, au Sénégal. Il vise à concrétiser le projet de la force de réaction rapide africaine pour résoudre les questions de sécurité dans des foyers de tension sur tout le continent.

La Force de réaction rapide africaine se veut une force d’intervention efficace, bien formée et surtout capable de se déployer en des temps record pour endiguer une situation de crise, comme au Mali, en Centrafrique ou au Nigeria où la secte islamiste Boko Haram continue de semer la terreur. Il s’agira notamment de faire en sorte que les Africains eux mêmes prennent en main leur propre sécurité dans le cadre de ce projet qui n’est pas nouveau, mais qui prend déjà une nouvelle tournure suite à une volonté politique réaffirmée par les dirigeants africains.

L’idée de dynamiser la coopération concernant les questions de sécurité en Afrique avait été maintes fois soulignée au Sommet de l’Elysée à Paris. A cette occasion, le président français François Hollande par exemple avait réitéré l’engagement de son pays pour un partenariat d’une autre nature avec l’Afrique. « C’est la responsabilité des Africains de maîtriser aujourd’hui leur sécurité, mais la France est prête à apporter son concours, prête à former, à équiper, et apporter du renseignement aux armées africaines. », avait-il martelé. Le président français avait aussi manifesté la disponibilité de son pays à entraîner 20 000 soldats africains par an, et à mettre à la disposition de l’Union africaine le savoir-faire militaire et technologique de la France. Paris entend  également jouer un rôle de facilitateur pour aider les pays où Boko Haram opère en travaillant ensemble pour répondre à la menace jihadiste.

Pour un diplomate africain, l’heure a effectivement sonné pour que les Africains prennent en main leur propre sécurité. « Il faut qu’à l’avenir, les Français n’aient plus à venir jouer les pompiers chez nous », a-t-il souligné. Le gouvernement sénégalais se réjouit de l’organisation du sommet de Dakar en ces termes : « Notre ambition est de faire de Dakar un lieu inédit d’échanges, autour des questions de sécurité sur le continent en réunissant responsables politiques, militaires, industriels et centres de recherches. »

Du côté du ministère français en charge de la Défense, la rencontre de la capitale sénégalaise est considérée comme un moment privilégié pour renforcer la coopération en matière de sécurité entre Etats africains d’une part, et entre ces mêmes pays et la France d’autre part. « L’opération Barkhane, qui concerne désormais le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso, et le Tchad, constitue aujourd’hui un levier accélérant la dynamique de coopération régionale », a noté le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ajoutant qu’il ne connaissait pas la situation réelle en Afrique avant l’opération Serval.

Pour concrétiser le projet de formation des soldats africains, François Hollande avait lancé un appel aux Européens. « L’Europe doit savoir se montrer solidaire et responsable dans ce projet. » Par ces mots, il voulait en quelque sorte convaincre l’Europe à s’engager pleinement sur un dossier, porté avant tout par son pays.

Plusieurs chefs d’Etat sont présents à ces assises. Il s’agit entre autres d’Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, d’Idriss Déby Itno du Tchad, de Mohamed Ould Abdellaziz de Mauritanie, et de l’hôte du sommet Macky Sall du Sénégal. Outre les chefs d’Etat et de gouvernement, des chercheurs, des universitaires, des représnetants d’ONG et plusieurs hauts responsables militaires prennent également part à ce sommet.

Nestor N'Gampoula