Sommet des maires du monde : la ville au cœur des préoccupations de la COP21

Lundi 7 Décembre 2015 - 19:00

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Plus de 700 maires du monde entier se sont regroupés, le 4 décembre au Bourget, à l’initiative de la maire de Paris, Anne Hidalgo et de l’envoyé spécial des Nations unies pour la ville et le climat Mickaël Bloomberg, pour un sommet des élus locaux sur les problématiques climatiques.

 « Notre mobilisation est historique, elle peut résoudre la moitié de l’équation climatique mondiale, » a déclaré Anne Hidalgo en préambule. « Nous ne sommes pas venus à Paris faire l’histoire : nous sommes venus construire l’avenir, » a précisé Mickaël Bloomberg.

Le rôle des villes dans la lutte contre le réchauffement climatique est déterminant : les zones urbaines abritent plus de 50 % de la population mondiale - les deux tiers en 2050 - et génèrent 70 % des émissions de carbone. Les villes sont aussi les premières victimes du dérèglement climatique et les maires souvent les premiers acteurs impliqués pour répondre aux inondations, cyclones et autres catastrophes naturelles touchant leurs villes.

De nombreux représentants africains présents

Ce sommet fut aussi l’occasion pour de nombreux pays africains de faire entendre leur voix. Par exemple, le premier ministre du Bénin, Lionel Zinsou a rappelé que « les victimes les plus touchées sont les pays pauvres » puisque le réchauffement climatique est l’une des causes de l’érosion côtière qui menace les agriculteurs, supprime des emplois des pêcheurs et à terme menace de faire disparaître les villes côtières.

Tout en rappelant que les pays africains étaient prêts à s’engager sur le chemin de la croissance verte, il a néanmoins appelé au soutien des villes du nord pour assurer la transition.

Pour Adama Sangaré, maire de Bamako, malgré la crise que traverse son pays, les Maliens sont préoccupés par les questions climatiques. Il a aussi souligné l’importance d’associer les représentants locaux aux négociations car ces derniers jouent un rôle majeur dans l’application des décisions : "si les maires ne sont pas là lors des négociations, ce sont des négociations de plus qui resteront dans les tiroirs".

Des engagements partagés

A l’issue du sommet, les élus se sont engagés et ont signé une « Déclaration des maires » remise ensuite aux négociateurs nationaux. Ils se sont notamment engagés à « réduire de 3,7 gigatonnes les émissions annuelles de gaz à effet de serre dans les zones urbaines d’ici à 2030 » et à « soutenir des objectifs ambitieux en faveur du climat, telle la transition vers une énergie 100 % renouvelable ou une réduction de 80 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 ».

Partenariats entre les villes : un moteur pour des cités durables

Pour la première fois pendant une Conférence sur le climat, les principaux réseaux mondiaux de villes (CGLU, ICLEI, C40, AIMF, CCRE...) ont tous été réunis. Les municipalités du monde entier n’avaient pas attendu la COP21 pour se coordonner et mettre en place des initiatives communes.

Le réseau de ville « C40 » qui compte aujourd’hui près de 80 collectivités, par exemple, lancé il y a dix ans dans le but de lutter contre le dérèglement climatique a déjà mis en place quelque 10 000 actions climatiques depuis la conférence de Copenhague en 2009. Pour le président de ce réseau et maire de Rio Eduardo Paes, « les maires sont dans le concret et peuvent agir plus vite que les Etats ». Ils se montrent souvent plus ambitieux et avancent même si le contexte politique national est peu favorable.

Le rôle des jumelages

En dehors de ces réseaux, les jumelages jouent aussi un rôle important dans la promotion des villes durables en Afrique. Par exemple, en novembre 2015, Paris et Brazzaville ont signé un pacte d’amitié et de coopération visant à renforcer leur relation notamment dans le secteur de la santé, de la gestion environnementale et des déchets ménagers.

À l’occasion de son passage à Brazzaville, la maire de Paris avait affirmé : « La ville de Brazzaville, son maire et le président de la République sont très engagés pour des questions de climat. Le rôle joué par le président pour la protection de la forêt ainsi que celui joué par le maire relatif à l’avènement de la ville durable sont très importants. Sur ces sujets, nous avons d’ailleurs un partenariat où ces questions sont prioritaires. Nous avons eu à échanger de délégation entre nos deux villes pour travailler sur la question de la gestion des déchets ménagers. Mais nous avons décidé aussi à faire de ce partenariat de la santé, de l’éducation, du sport des points très importants”

 

Melissa Kerim-Dikeni

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