Tremblement de terre : une caricature de Charlie Hebdo crée des secousses en Italie

Lundi 5 Septembre 2016 - 18:04

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Des habitants des régions italiennes frappées par le tremblement de terre du 24 août ont peu apprécié l’humour de l’hebdomadaire satirique français.

C’est peu de dire que la caricature de Charlie Hebdo sur le tremblement de terre en Italie a suscité vendredi dernier des secousses telluriques aussi dans la péninsule. Homme de la rue, élus locaux et grands dirigeants politiques du pays ont peu goûté l’humour du journal français, beaucoup allant jusqu’à regretter qu’ils aient affiché ou porté des maillons « Je suis Charlie » après l’attentat islamiste contre la rédaction de ce journal, en janvier de l’an dernier à Paris.

En cause, un dessin censé représenter le « tremblement de terre à l’italienne », par trois types de pâtes : « pennes sauce tomate », « pennes gratinées » ou encore « lasagnes », écrasées sous les débris des maisons. Les réseaux sociaux ont été les premiers à s’enflammer, certains dénonçant la caricature éculée de l’Italie, éternel macaroni sous le regard français. Des « dessins répugnants », a jugé le ministre italien de la Justice, Andrea Orlando.

Pour le président du Sénat, Pietro Grasso, « respecter la liberté de la satire, de l'ironie » est un devoir sacro-saint, mais la liberté de ne pas aimer aussi : « je peux dire aussi que j'ai la liberté de dire que tout cela est dégoûtant ». Le maire du village d’Amatrice, l’un des plus touchés par le séisme qui y a fait le plus de morts et de destructions, Sergio Pirozzi, a estimé que le journal dont il n’a plus voulu même prononcer le nom en public avait franchi les limites de l’abject.

La polémique a été telle que l’ambassade de France à Rome a dû publier un communiqué indiquant que « les opinions exprimées par les journalistes sont libres », et que « le dessin de Charlie Hebdo ne représente en rien la position de la France ». Charlie Hebdo a tenté de rectifier le tir en publiant une autre caricature précisant sa pensée : ce n’est pas le journal qui construisait les maisons effondrées, mais la mafia. Mais le mal était fait.

Lucien Mpama

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