Unesco : allocution de S.E. M. Jean Marie Adoua, ambassadeur délégué permanent du Congo auprès de l’Unesco, à la 38e conférence générale

Lundi 9 Novembre 2015 - 13:30

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S’adressant au président de la 38e conférence générale, à la directrice générale de l’Unesco, aux distingués délégués et à l’assistance, le délégué du Congo a exprimé la volonté de s’inscrire à la nouvelle période qui s’ouvre sur l’éducation pour tous.

Jean-Marie Adoua lors de son intervention à la 38ème Session de la Conférence Générale de l'UNESCO à ParisParis, 5 novembre 2015

Prenant la parole à la tribune de la 38e session de la conférence générale de l’Unesco, Jean-Marie Adoua a joint sa voix à celles de tous ceux qui l’ont précédé, pour exprimer au nouveau Président, ainsi qu’à tous les membres du bureau de la conférence, ses très chaleureuses félicitations pour leur brillante élection. Il a poursuivi en affirmant l’appui de sa délégation à la Directrice générale de l’Unesco qui, dans un contexte de crise financière persistante sans précédent, a réussi à maintenir le leadership de l’Organisation dans ses domaines de compétence, tout en tenant compte des contraintes budgétaires drastiques. « A propos des contraintes budgétaires, nous apprécions les efforts de suivi et de recadrage fournis par le Conseil Exécutif, et souscrivons à sa recommandation portant sur un plafond budgétaire de 667 millions de dollars et un plan de dépenses basé sur une trésorerie de 518 millions de dollars pour l’exercice biennal 2016-2017 », a précisé le diplomate.

« Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, le monde s’achemine vers la fin de la période de l’EPT 2000-2015 avec un bilan mitigé puisque seul un tiers des pays a pu atteindre l’ensemble des objectifs fixés en 2000 à Dakar. Grâce aux efforts de l’Unesco qui a su insuffler une forte volonté à la communauté internationale, une période de 15 ans va s’ouvrir avec la promesse de parvenir, à terme, à une éducation inclusive et de qualité pour tous et tout au long de la vie. La République du Congo, avec sa devise Unité, Travail, Progrès, voudrait s’inscrire dans cette volonté mondialement partagée et faire de l’éducation une grande cause nationale et régionale. Le gouvernement du Congo, sous l’impulsion du Président Denis Sassou N’Guesso dans le cadre de son programme de société “le chemin d’avenir”, a fourni, ces dix dernières années, des efforts sans précédent en matière de construction ou de modernisation des infrastructures scolaires et universitaires ainsi que dans l’acquisition des équipements pédagogiques ».

« Ces efforts d’amélioration de la qualité de l’éducation sont malheureusement mis à mal par la pénurie persistante des personnels enseignants de qualité, à tous les niveaux. Cette pénurie persistante est induite par la demande toujours plus forte liée à la forte croissance démographique. En effet, autant il est relativement aisé pour un gouvernement de programmer des ressources limitées dans le temps, lui permettant de réaliser des investissements en infrastructures éducatives, autant il est plus compliqué de recruter en masse des cohortes d’enseignants, entraînant un accroissement irréversible de la dépense publique. Le problème de la pénurie des enseignants est un phénomène mondial, comme le reconnait le thème de la dernière journée internationale des enseignant(e)s. C’est pourquoi nous appuyons la priorité budgétaire faite par la directrice générale en faveur du renforcement de l’IIPE et du financement des enseignants de la région Afrique, ainsi que de leur perfectionnement continu ».

« Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, les politiques congolaises dans les domaines des sciences de la culture, de l’information et de la communication ont été fortement réorientées dans le cadre du projet de société “le chemin d’avenir”, en vue de leur donner plus de cohérence et de les focaliser vers les besoins concrets du développement et de soutien à l’industrialisation au bénéfice du pays et de ses habitants. En matière de recherche scientifique, le gouvernement congolais s’est doté d’une stratégie et politique sectorielles qui mettent l’accent sur le renforcement des capacités et la gouvernance. A ce titre, le programme sur la gouvernance de la science introduit par la Directrice générale, ainsi que les moyens sollicités dans le scénario croissance nominale zéro, reçoivent tout notre soutien. Dans le domaine Culturel, l’ambition du gouvernement de mon pays est de réaliser une véritable renaissance culturelle dans notre pays en ce début du vingt et unième siècle ».

« En effet, après avoir reconnu au développement culturel, dans sa globalité, son rôle de dimension essentielle du développement national, le gouvernement congolais a entrepris ces dernières années des actions de valorisation du patrimoine culturel et de création des infrastructures qui ont façonné de manière significative le visage culturel des villes du Congo. La construction, dans tous les départements du Congo, d’infrastructures sportives modernes favorisant, non seulement la pratique du sport mais également la pratique des arts du spectacle, le renforcement des capacités des infrastructures culturelles publiques en matière de formation, comme l’Ecole de Peinture de Poto-poto, l’Ecole Nationale des Beaux-arts et le Centre de formation en art dramaturge ; le projet de réalisation des inventaires sur le Patrimoine national avec une vision sur l’inscription de la Rumba congolaise au patrimoine immatériel ; tout ceci procède de cette volonté de marquer ce début du vingt et unième siècle comme le siècle de la renaissance culturelle du Congo ».

« A cet égard, l’organisation, à Brazzaville, des 11èmes jeux africains qui ont marqué le cinquantième anniversaire de ces jeux est, pour le peuple congolais, un élément marquant de son histoire culturelle. Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, au regard des tumultes qui secouent l’Afrique sur fond de revendication des libertés politiques, qu’il me soit permis de dire combien le gouvernement de mon pays attache de prix à la liberté d’expression et au développement des médias libres, à la liberté et à la sécurité des personnels des médias, et plus particulièrement des journalistes. C’est dire combien nous soutenons l’action de l’Unesco dans le domaine de l’information et de la communication et nous nous félicitons de son appui au projet de création d’un institut de formation des personnels des médias, mis en œuvre dans le cadre du Programme International pour le Développement de la Communication. Après avoir connu, près d’une décennie durant, de 1992 à 2000, les affres des affrontements armés fratricides, le Congo a fait de la paix le leitmotiv de tout projet politique ».

« C’est ce qui fonde ce que nous avons appelé, ces derniers mois, le projet d’évolution des institutions. Parfois mal compris de l’extérieur parce que jugé selon les canons théoriques de la démocratie, ce projet bien compris par la majorité des congolais, surtout des jeunes, ne vise que le dépassement d’un régime politique en vue de la consolidation de la paix et de la construction d’une véritable nation moderne. Que ce projet soit identifié à un homme reconnu comme un leader charismatique, cela n’est pas en soi un acte inédit. Voilà pourquoi ma délégation renouvelle à l’occasion de cette conférence générale, sa foi aux idéaux de paix de l’Unesco et son attachement au projet de construction d’une nation démocratique et moderne engagé dans le processus du développement durable ».

Antoine Daniel Kongo

Légendes et crédits photo : 

Photo : Jean-Marie Adoua lors de son intervention à la 38ème Session de la Conférence Générale de l'UNESCO à Paris Crédit Photo ; Photo Bedel Bango

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