Union africaine : migrants, sécurité et intégration économique ont dominé le sommet de Nouakchott

Mardi 3 Juillet 2018 - 12:30

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Les dirigeants de l’organisation panafricaine se sont réunis les 1er et 2 juillet, dans la capitale mauritanienne, pour un 31e sommet axé sur le renforcement de l’intégration continentale qui leur a permis de se pencher sur les trois sujets dans le but d’en trouver des solutions durables.

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) ont, comme à chaque sommet, discuté des crises qui secouent le continent, dont celle en République démocratique du Congo et la guerre civile au Soudan du Sud. Parallèlement aux questions de sécurité liées aux crises sur le continent, les dirigeants de l’UA ont débattu de la zone de libre-échange continentale, lancée le 21 mars dernier à Kigali, au Rwanda, qui pourrait représenter un marché de plus de 1,2 milliard de personnes.

Signé au départ par quarante-quatre pays sur cinquante-cinq, l’accord y relatif a été paraphé lors du sommet de Nouakchott par cinq nouveaux pays : l’Afrique du Sud, la Sierra Leone, la Namibie, le Lesotho et le Burundi. Ce texte entrera en vigueur quand vingt-deux pays l’auront fait. À l’issue du sommet, le chef de l’Etat rwandais, Paul Kagame, président en exercice de l’organisation panafricaine, a déclaré : « C’est un progrès significatif. Il faut relever des progrès notables vers l’Afrique que nous appelons de nos vœux ».

En outre, et au moment où l’Afrique est confrontée à l’exode de sa jeunesse, les dirigeants africains ont cherché les voies et moyens nécessaires pour mieux « coordonner » avec l’Europe le sujet des migrants, comme l’a souligné le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat. Ce qui a permis aux dirigeants africains de mettre en place un Observatoire sur la migration, qui sera basé à Rabat, au Maroc.

La candidature du Rwanda pour diriger l’Organisation internationale de Francophonie (OIF), après quatre ans de mandat de la Canadienne Michaëlle Jean, candidate à sa propre succession en octobre, était au nombre des points abordés durant le sommet. À ce sujet, les dirigeants de l’UA ont officiellement décidé de soutenir la candidature de la ministre rwandaise des Affaires étrangères. « Nous avons adopté la candidature (....) de Louise Mushikiwabo, cheffe de la diplomatie rwandaise, au poste de secrétaire général de la Francophonie », a confié le président namibien, Hage Geingob.

Si le président rwandais s’est assuré du soutien de ses pairs à la candidature de sa ministre des Affaires étrangères à la tête de l’OIF, il faut signaler que la France appuie depuis quelque temps cette démarche, qui permettrait de ramener la direction de l’OIF en Afrique, après quatre ans de mandat de l’actuelle secrétaire générale.

En marge du sommet de l’UA, le président français, Emmanuel Macron, s’est entretenu avec les dirigeants de la force conjointe du G5 Sahel à la faveur d’un mini-sommet tenu dans le nouveau collège de défense de cette force, situé aux portes de Nouakchott. « Notre souhait est d’éradiquer dans toute la région le terrorisme par la coordination sécuritaire » entre la force conjointe des pays du G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie), l’opération française Barkhane et la mission de l’ONU au Mali, la Minusma, a-t-il déclaré.

Emmanuel Macron s’exprimait après plusieurs attaques meurtrières qui ont de nouveau frappé le Mali et le Niger depuis le 29 juin faisant vingt-cinq victimes. Pour le président nigérien, Mahamadou Issoufou, le combat qui oppose la force conjointe aux djihadistes est « militaire sur le court terme ».  Mais « à long terme, c’est le développement économique et social qui est essentiel car c’est sur le terreau de la pauvreté que se développe le terrorisme », a-t-il estimé.

 

 

Nestor N'Gampoula

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