Peinture-Photo : « Renaissance », la première exposition solo de Sarah Paul

Mardi 18 Mai 2021 - 17:44

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Tableaux picturaux, photographies et sculptures sont les principales œuvres au cœur de la nouvelle exposition de l’artiste peintre Sarah Paul Kounkou. Ouvert au public jusqu’en juillet, ce travail de recherche s’articule autour de la femme, ses combats, sa force, sa résilience et son humanisme.

Cette première exposition en solo, « Renaissance », est le fruit d’une résidence de création de trois mois effectuée aux ateliers Sahm. Ouverte au public depuis le 4 mai au sein de cet espace culturel, l’exposition est un véritable voyage au cœur de l’univers de la femme, personnage principal dans la réalisation de ce travail.

« Cette exposition "Renaissance " je l’ai réalisée pendant le confinement et ce temps libre a été un déclic pour moi et le résultat est là devant vous. L'exposition a pour but de sensibiliser le plus grand nombre à la thématique des violences faites aux femmes. En effet, il s'agit d'une série de clichés, tableaux et sculptures symbolisant les violences auxquelles font face les femmes dans leur quotidien. Un hommage rendu à la femme noire », a signifié l’artiste.

Au centre de l’exposition se présente une installation photographique. Visages et mains saignent d’un maquillage proche du réalisme, avec au premier plan des mots : peuples, culture, femme, lutte, santé… A travers ces images maquillées, Sarah Paul est passée d’une émotion classique de tristesse aux portraits sanguinolents.

Aussi, à première vue, cette exposition sensible, teintée d’abstrait et de romantisme, fait osciller entre illusion et réalité. Ici, l’artiste ne fait qu’imiter la nature et le visible, mais en lui imposant une autre perception, plus vivable. C’est dans une technique associant acrylique, collage papier, tissage sur toile, que se présentent les tableaux accrochés le long des quatre murs de la salle d’exposition. Le noir et le rouge sont les couleurs dominantes de ce travail. Et parmi les toiles, on compte : « Amour » symbolisant l'amour profond entre une mère et sa progéniture, « Aventure » qui exalte la métamorphose entre l'enfance et l'âge adulte, « Makila mabé » ou la figure des violences sexuelles exercées sur la femme, « Au-delà » qui est un appel à la résilience et à la nécessité de se relever après les tempêtes de la vie, etc.

A en croire sa démarche artistique s’alignant au courant de la renaissance, le nu, habit de naissance de tout être humain ne devrait pas en principe choquer le monde. Pour l’artiste ayant usé de ce courant pour dénoncer les souffrances de la femme, les violences basées sur le genre ne se limitent pas qu’aux violences physiques. Ces femmes victimes de ces actes cruels doivent trouver et puiser en elles des ressources pour dépasser le danger mental qui les hante et les tourmente. « De nature timide, j’exprime à travers ces images reflétant la souffrance de plusieurs femmes, le silence gardé, une peur de raconter une histoire qu’elles estiment gênante et troublante », en pense Sarah Paul.

Sur des trépieds, Sarah Paul a déposé des parties de corps humains faites en cire de bougie et du ciment. « De qui sont ces parties ? Pourquoi ce corps est-il en pièce ? », s’est interrogé Thales Zokène dans sa critique. Et selon lui, chacun est libre de penser ce qu’il veut à ce propos car penser n’est pas une fin en soi, mais plutôt le commencement de l’existence.

Ouverte au public jusqu’au 4 juillet prochain, l’exposition « Renaissance » compte 12 tableaux, 12 photos et 5 sculptures.

Merveille Atipo et Gloria Imelda Lossele

Légendes et crédits photo : 

1- Sarah Paul posant devant quelques œuvres/Adiac ; 2- L’artiste peintre partageant le sens du tableau « Amour » lors d’une visite guidée/Adiac

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