14e Biennale d’art contemporain africain : les artistes exposent leurs talents au public

Jeudi 19 Mai 2022 - 17:38

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La quatorzième édition de la biennale d’art contemporain africain de Dakar (Sénégal), à laquelle participe la République du Congo à travers Les Ateliers Sahm de Bill Kouelany, s'est ouverte le 19 mai sur le thème « Ndaffa (la forge en wolof) », « la construction de nouveaux modèles ».

La particularité de la quatorzième édition de la biénale d'art contemporain est le fait que les artistes ont décidé d’investir l’espace public pour faire tomber les murs des musées et galeries, une innovation sans pareille. Un événement auquel d’intriguantes pyramides et un énorme chien jaune ont fait irruption sur la corniche de Dakar. En effet, face au bleu magnétique de l’océan, des habitants s’approchent en silence des deux mausolées en forme pyramidale. Faire "tomber les murs des galeries et des musées", déplacer " l’atelier de l’artiste dans la rue" et briser " l’imaginaire élitiste que le citadin se fait de l’art",  ce projet "Doxantu" (la promenade, en langue wolof) est un véritable "plaidoyer pour un art plus présent dans l’espace public", plaident les organisateurs.

Cette biennale qui se tient dans la capitale sénégalaise, réputée pour son énergie créative, qui a vu naître de grands artistes tels qu'Ousmane Sow, connaîtra une centaine d’expositions. En effet, après le report de 2020 à cause de la pandémie de covid-19, la quatorzième édition tant attendue va accueillir jusqu'au 21 juin le meilleur de la création contemporaine du continent. Pour les organisateurs, si la treizième édition tenue en 2018 avait drainé près de deux cent cinquante mille visiteurs, dont plus de cinquante venus de l’étranger,  pour cette quatorzième édition, il est noté la participation de quatre-vingt-cinq pays et plus de deux mille cinq cents artistes présents en In et en Off sur l’étendue du territoire et de la diaspora.

Faisant le constat qu’au Sénégal "la société, au-delà des acteurs culturels, n’a pas toujours ressenti la biennale", malgré les centaines d’expositions et lieux ouverts à tous et la couverture médiatique, le directeur artistique, El Hadji Malick Ndiaye, a demandé à dix-sept artistes de produire in situ des oeuvres monumentales pour "dialoguer" avec les lieux jalonnant la corniche (village de pêcheurs, université, prison, …), et programmer des performances dans des endroits reculés de la capitale.

Près de trois cents expositions

Il y aura près de trois cents expositions à Dakar et sur les îles de Ngor et Gorée, et une grosse centaine dans d’autres villes et pays de la diaspora, qui seront au programme du In et environ trois cent cinquante projets dans le Off. Dans les rues, on pourra retrouver un imperturbable chien surdimensionné de l’Egyptien Khaled Zaki, son étant de donner de la joie aux enfants et d'évoquer le problème des chiens errants de la capitale, de les permettre de faire des selfies de résidents amusés. A l’intérieur et à l’extérieur, des dizaines de visages en terre, les yeux fermés à jamais, certains hurlant. Des chaussures s’échappent des mausolées, alignées jusqu’au bord de la falaise, comme tombant à la mer. Une évocation et une dénonciation puissantes, par l’artiste sénégalais Yakhya Ba, des tragédies de la migration clandestine qui endeuillent tant de familles africaines.

Une exposition internationale sera présentée dans un ancien Palais de justice à l’atmosphère hors du temps. Cinquante-neuf artistes visuels de la sélection officielle, venus de vingt-huit pays, dont seize pays africains parmi lesquels la République du Congo avec Les Ateliers Sahm et douze pays de la diaspora  y prendront part.

Il est prévu également des expositions phares, une "forêt" de 343 sculptures hommes, femmes, enfants, sans bras, comme accablés du Sénégalais Ousmane Dia, qui dénonce les inégalités, invitant à un ordre nouveau qui s’appesantisse davantage sur la dignité humaine. Il est à noter qu’il sera organisé un colloque scientifique, par l’écrivain Felwine Sarr, sur la restitution du patrimoine africain.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

1- L’une des pièces exposées / DR 2- Un tableau de peinture / DR

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