Lutte contre la désertification : le gouvernement appelle à la préservation de l'écosystème national

Vendredi 17 Juin 2022 - 15:15

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Les Nations unies ont choisi comme thème « Tous ensemble pour vaincre la sécheresse ! » pour célébrer, cette année, la Journée mondiale de lutte contre la désertification. A l'occasion, la ministre congolaise de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a fait une déclaration  le 16 juin au nom du gouvernement.

Selon Arlette Soudan-Nonault, le hasard du calendrier a voulu que cette année la Journée mondiale de lutte contre la désertification soit célébrée une semaine après la clôture, à Abidjan, de la COP 15 sur la désertification, laquelle a mis l’accent sur le fait que l’Afrique soit la région la plus menacée au monde par ce phénomène. En effet, si la désertification concerne près de 40 % des terres émergées de la planète et affecte déjà environ la moitié de l’humanité, l’Afrique est le seul continent où deux tiers des terres arables pourraient disparaître d’ici à 2025 sous l’effet de la sécheresse et de la dégradation des sols, d'après une récente évaluation de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.

A Abidjan, a poursuivi la ministre congolaise de l'Environnement, les délégués africains se sont battus pour qu’un protocole additionnel soit ajouté à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Ce protocole aurait permis de drainer des financements pour prévenir les conséquences des grandes sécheresses. « Hélas, leur insistance s’est heurtée au refus et à l’égoïsme des grandes puissances. Soyons lucides: la lutte contre la désertification reste une cause marginale aux yeux de la communauté internationale, comme si elle ne concernait l’avenir que de quelques pays pauvres d’Afrique », a-t-elle déclaré.

Pour la ministre Arlette Soudan-Nonault, le Congo bénéficie certes d’un climat équatorial arrosé qui le met en principe à l’abri des pénuries d’eau. Mais, la désertification, ce n’est pas seulement l’absence de pluies, car elle concerne tout le processus de dégradation des terres, dont le désert n’est que le stade ultime. Les zones humides, a-t-elle ajouté, sont également touchées par la perte de fertilité des sols et l’impact de cette destruction sur la production agricole ainsi et la disponibilité de l’eau saine est évidente. « Nous devons donc être vigilants et nous le sommes, grâce à la volonté politique et à l’attention permanente que porte aux défis environnementaux le président Denis Sassou N’Guesso, premier écologiste du Congo. Notre écosystème est en grande partie préservé des ravages de la déforestation à travers les plans d’aménagement dédiés et la certification des concessions, selon les meilleurs standards au monde », a-t-elle signifié. « Notre arsenal législatif nous permet d’encadrer et au besoin de sanctionner les industries extractives, dont les rejets sont susceptibles d’épuiser les sols et de polluer les cours d’eau, donc de faire progresser la désertification. Même vigilance en ce qui concerne les pesticides toxiques, les sachets en plastique, les déchets miniers et tout ce qui est en mesure de dégrader nos terres », a ajouté Arlette Soudan-Nonault.

La ministre de l’Environnement a fait savoir que sur le plan institutionnel, le Congo qui est partie prenante de la convention de l’Organisation des Nations unies sur la désertification, participe également au groupe de travail sur la désertification de la Commission des forêts d’Afrique centrale. « Est-il enfin besoin de préciser que la prévention des effets néfastes de la sécheresse est au cœur des préoccupations de la Commission climat du bassin du Congo, dont plusieurs pays membres tels que le Tchad, le Kenya ou le Soudan du sud sont directement impactés par ce phénomène destructeur ? », a-t-elle interrogé.

Parlant du thème de cette journée, Arlette Soudan-Nonault a signifié que se mettre ensemble pour vaincre la sécheresse, thème de cette journée internationale, signifie savoir que les vaccins contre la désertification existent. Ils s’appellent gestion durable des terres, agroforesterie, régénération des sols, irrigation responsable. Cela signifie aussi prendre conscience que la préservation des terres est un défi majeur pour réduire la faim dans le monde, où un milliard et demi de personnes, dont une majorité d’Africains, vient sur des terres dégradées. Cela signifie enfin que tous les Congolais doivent considérer leur sol comme un bien public et un patrimoine commun qu’il revient de préserver. « “Ce n’est pas le désert qui avance, ce sont les hommes qui créent de nouveaux déserts”, entend-on parfois. A nous de démentir cette prédiction en faisant en sorte que, notre cher et beau pays, la nature foisonnante de vie qui nous a précédé ici-bas puisse nous survivre », a-t-elle conclu.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

La ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo prononçant la déclaration / DR

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