Lire ou relire : "La problématique de développement dans la littérature africaine"

Le livre compile des textes scientifiques traités par différents chercheurs sur la problématique du développement dans la littérature africaine. Loin d’être une forme de littérature qui ne vise que l’art pour l’art, la littérature africaine est essentiellement engagée, au-delà de ses qualités stylistiques.

Sous la direction de Rony Dévyllers Yala Kouandzi, l'ouvrage est enrichi par le regard critique et académiste de neuf contributeurs, enseignants à la Faculté des lettres, des arts et des sciences humaines de l’Université Marien-Ngouabi du Congo. Jean Bruno Antsue et Mathusalem Nganga-Mienanzambi ouvrent le bal en abordant le thème de l’émancipation féminine dans l’œuvre romanesque d’Henri Lopes. De la marginalisation de la femme dans la société à la révolution des mœurs en faveur de la femme africaine, la plume d’Henri Lopes présente une pluralité d’aspects narratologiques et linguistiques.

Le développement est aussi vu sous l’angle de la culture et de la politique. Jean Félix Yekoka revisite cette question dans l’imaginaire kongo avant même la colonisation. Son analyse sociohistorique démontre la maturité organisationnelle d’un peuple d’Afrique avant l’assimilation de la culture occidentale.

Yala Kouandzi édifie à son tour le lecteur sur la vision du développement selon Senghor, en comparaison avec d’autres auteurs africains comme Emmanuel Dongala. Plus connu comme poète, Léopold Sédar Senghor est surtout un véritable philosophe politique. Il a publié plusieurs réflexions sur la liberté et la démocratie qui ne sont pas assez vulgarisées.

La littérature congolaise n’est pas en reste sur la question du développement. Si Elie Sosthène Nganga le démontre à travers les pièces de théâtre des dramaturges congolais en général, Rosin Francis Emerson Loemba en révèle la densité spécifiquement dans l’œuvre dramatique d’Henri Djombo. Toujours au sujet de ce dernier, Guy Armand Mampassi traite du redressement économique à travers le récit fictionnel de Joseph Niamo, héros du roman Sur la braise. Quant à Simbo Apekou Epozas, il met en évidence l’économie comme thème majeur du roman La traversée du même auteur.

A l’appendice de cet ouvrage critique, un lien est fait par Nicole Laure Dimix Théodora, entre la Négritude et la valorisation féministe dans la poésie de Léopold Sédar Senghor. Cet essai littéraire présente dans l’ensemble une grande richesse bibliographique, pouvant aider le lecteur à mieux approfondir les thématiques qui y sont abordées.