Dédicaces : Barly Baruti entraîne Kash Thembo et Jean Goubald dans son aventure

Invités par Barly Baruti à dédicacer leurs ouvrages respectifs à ses côtés, Kash et Goubald ont participé à la séance organisée autour des dédicaces en plein air de « La voiture c’est l’aventure ». Une récente réédition du premier album de Barly paru il y a presque quatre décennies qui n’est pas fait pour déplaire aux férus de la bande dessinée. Connu pour ses caricatures, le bédéiste Kash dont la solide réputation est bâtie à partir de ses dessins de presse a sorti de ses tiroirs Fin de course. Ce recueil, une auto-édition de 230 pages, est une chronique intéressante portant sur les événements qui ont émaillé les sept ans du second mandat présidentiel, de 2012 à 2018, du sénateur à vie Joseph Kabila.

Une ambiance bon enfant a régné à la séance de dédicaces qui se voulait conviviale nourrie par la bonne humeur contagieuse des artistes vedettes. Kash s’est réjoui que dès son annonce, des lecteurs ont tout de suite accroché et voulu coûte que coûte le vivre. « L’idée d’organiser ces dédicaces nous est venue il y a une semaine et elle a essaimé dès publications sur les réseaux sociaux si bien que sans faire attention à la date, certains se sont présentés ici. Je me rappelle avoir dédicacé sept ouvrages au bureau où ils m’ont rejoint n’ayant pas la certitude de revenir ici samedi », a-t-il relaté au Courrier de Kinshasa tout ravi.

Pour sa part, friande de la bande dessinée congolaise, Ruth Deholton, informée de la séance de dédicaces à la suite de l’affiche publiée par l’écrivain Christian Gombo, a confirmé l’enthousiasme évoqué par Kash. « J’avais marqué la date dans mon calendrier parce que j’apprécie le travail des deux bédéistes. Ils m’avaient dédicacé certains de leurs albums par le passé que j’ai prêté à des amis qui ne me les ont jamais été retournés. Je redemande des dédicaces mais cette fois, je vais les garder pour moi », nous a-t-elle raconté.

Une lettre posthume à Lumumba

Les lecteurs ont particulièrement apprécié ce moment, car en plus de profiter de la proximité avec les stars du jour pour réaliser des selfies à volonté, ils se sont sentis choyés. Oui, les bédéistes ont vraiment fait dans la dentelle. Ce que Ruth Holton a d’ailleurs relevé nous parlant des dédicaces personnalisées : « J’apprécie leur travail mais aussi le soin qu’ils prennent à le faire pour chacun de façon particulière ». Ce que Kash a du reste confirmé : « Souvent, je personnalise les dédicaces parce que la plupart du temps le lecteur s’exprime, je m’inspire de ce qu’il me dit, de notre échange, si bien qu’à chaque fois c’est différent, quoique ce ne soit pas toujours évident en présence d’une longue file ». Tout sourire, il a évoqué à cet effet l’expérience vécue à un festival de la bande dessinée : « Je me souviens d’Angoulême où à mon arrivée, j’ai vu une file de quarante personnes. J’étais obligé d’aller vite. Même dans pareil cas, on essaie de diversifier à l’évidence, c’est pas facile mais on y arrive ».

De son côté, le chanteur Jean Goubald, qui a rejoint les bédéistes déjà plongés dans leur exercice depuis une heure, a mis du cœur à l’ouvrage. Il s’est donné avec autant de plaisir si pas plus à dédicacer sa contribution dans le recueil « Cher Lumumba » où est repris une caricature de Kash. À l’instar de la majorité des trente-cinq contributeurs de cet ouvrage paru aux Editions Miezi, Goubald adresse une lettre posthume à Lumumba. L’expérience du jour, une première du genre pour le musicien dans ce contexte, il la raconte affichant un large sourire. « Là, je me retrouve avec plaisir à dédicacer une lettre que j’ai écrite à une personne, je tire mon plaisir dans le fait de la divulguer », affirme-t-il avec un petit rire. Et d’ajouter : « C’était en secret que j’avais écrit à Patrice. Je suis né cent vingt-cinq jours après son décès, c’est d’ailleurs avec cette indication que j’ai commencé ma lettre ». Jean Goubald nous a livré un aperçu du contenu de la lettre où il fait savoir à l’illustre disparu : « Je respecte son combat et de ceux qui l’ont accompagné. Surtout, je regrette ce qu’est devenu la musique après lui. J’ai entendu dire qu’il était un grand mélomane, avait aimé la musique de Kallé Jeff. Ainsi, au vu de ce que les générations actuelles font (je me rappelle que Manu Dibango avait posé cette question en écoutant notre musique : “C’est cela la musique des héritiers de Kallé Jeff“? J’ai présenté mon regret en rapport avec ce qu’elle est devenue, c’est ce qu’il y a de plus criant en lien avec ma profession ». Mais aussi, a ajouté le chanteur, « je lui ai dit ce que les politiciens sont devenus après lui. Le Congo est devenu ce pays que l’on trahit à tout bout de champ ».