Accord de Paris : 3,6 milliards de dollars de déficit des CDN au CongoLundi 6 Octobre 2025 - 17:23 En République du Congo, les contributions déterminées au niveau national (CDN), engagements climatiques nationaux définis dans le cadre de l’Accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique, affichent un déficit financier de 3, 6 milliards de dollars américains sur un total estimé à près de 9,6 milliards, révèle le rapport de l'évaluation de la CDN 2.0.
Devant la représentante du coordonnateur résident du système des Nations unies au Congo, les membres du corps diplomatique, les représentants de la société civile ainsi que d'autres personnalités et institutions internationales, la ministre Arlette Soudan-Nonault a indiqué que les résultats de ce rapport éloigne le Congo de l'atteinte des objectifs de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre, dont 23% conditionnés par la mise à disposition de financements extérieurs. En effet, malgré les progrès enregistrés dans le secteur forestier, notamment en lien avec l'interdiction de torchage, la ministre de l’Environnement a affirmé que « le secteur de l'énergie, principal émetteur, n'a mis en œuvre qu'une seule mesure sur les quatre prévues dans le domaine des énergies renouvelables. Les transport, l'urbanisme, les déchets et les procédés industriels accusent des retard significatifs ». Elle a précisé que seulement quatorze projets d'atténuation ont pu être clairement identifiés comme action d'atténuation post 2021 au niveau national et treize projets sur quatorze sont concentrés dans le secteur forestier. Dans le domaine de l'adaptation aux changements climatiques, le bilan est tout aussi déplorable, selon la ministre. Car, « si des avancées sont visibles dans le domaine de la santé et des ressources en eau, il n'en est pas de même pour la réduction des risques de catastrophes pour le secteur de l'habitat. Ces derniers n'ont déroulé aucune action valorisable au titre de la mise en œuvre des engagements de la CDN 2.0 », a-t-elle indiqué. La cause de cet échec serait, d'après la ministre, l'indisponibilité récurrente des données limites. Par ailleurs, le financement a également été un obstacle majeur dans l'atteinte des résultats voulus. « Sur un besoin total estimé à près de 9,6 milliards de dollars américains pour la mise en œuvre des actions CDN, seulement 919 millions de dollars américains ont été mobilisés à ce jour, soit à peine 11%. Un déficit financier de 3, 6 milliards de dollars est concentré sur les secteurs des transports et de l'énergie. Cela signifie que nos ambitions de financements sont restées des vœux pieux », a déploré la ministre. En outre, la gouvernance, c'est-à-dire le cadre institutionnel prévu pour piloter la CDN 2.0, a également été un obstacle. « Le cadre institutionnel prévu pour piloter la CDN 2.0 est resté à ce stade lettre morte. Les organes de coordination n'ont pas réellement bien fonctionné. L'appropriation par les secteurs a été très faible en l'absence d'un système de suivi robuste, a induit un manque de compatibilité et de traçabilité de l'action au titre de des engagements de la CDN 2.0 », a-t-elle expliqué. Pour ce qui est de la collecte des propositions pour la CDN 3.0, la ministre a fait appel aux propositions innovantes et constructives de l'ensemble des État, des secteurs privés, des sociétés civiles et des partenaires techniques et financiers présents, pour parvenir à des résultats ambitieux et réalistes. Fortuné Ibara Légendes et crédits photo :Les participants à l'atelier d'examen de la CDN/Adiac Notification:Non |