Vient de paraître : des mots, de l’amour et des larmes de Césaire Baltazard Obambi 

L’ouvrage Des mots, de l’amour et des larmes, de Césaire Baltazard Obambi s’inscrit dans le cadre de l’écriture de l’intime, à travers laquelle se déploie avec force le lyrisme amoureux du poète. Déjà le titre de cet ouvrage met en lumière l’une des fonctions de l’écriture en général et de la poésie en particulier. C’est indirectement une manière de reconnaître l’importance de la poésie (les mots) dans la résolution des conflits psychologiques, dans la recherche de la paix, de l’amour et de la sérénité... La poésie de Césaire Baltazard Obambi est aussi marquante sur le plan stylistique. Les textes qui composent ce recueil renseignent beaucoup plus sur l’expérience sentimentale de Césaire Baltazard Obambi, et attestent de sa grande sensibilité et sa tendance humaniste.

Le scénario amoureux que décrit Césaire Baltazard Obambi dans la quasi-totalité de ses textes rappelle sans nul doute Pierre de Ronsard dans «Les Amours de Cassandre» ou dans «Sonnet pour Hélène». En réalité, l’amoureux est soumis à une sorte de sadomasochisme qui le condamne à sa propre dépravation tant l’être aimé devient le point culminant d’une existence rêvée, a indiqué le critique Rosin Loemba. Et au poète de marteler douloureusement dans le poème Aubade P.21, ce qui suit : «Tu as fait bâtir, En moi une image envoûtante, Une image ensorcelante, Qui me hante. » L’amour est ainsi traité avec acuité dans ce recueil de poèmes, donnant lieu à une mythologie personnelle qui traduit le penchant intimiste, sentimentaliste, épicurien, voire féministe du poète. Ce thème de l’amour se révèle à travers plusieurs poèmes, à l’instar de Aubade (1,2,3,4 et 5), «Tout à fait eau coulante», «Amour sauvage», «Destination confins d’amour», «Dépose ton cœur», «Que cela soit ainsi», «Amourose», «Sans rayon d’amour», «Ma vedette personnelle», «Larmes taries» ou «Cœur en hibernation». L’amour est donc présent dans ce recueil sous plusieurs formes dont les plus récurrentes sont : l’exploration d’un sentiment personnel, le souvenir de l’amante, la nostalgie amoureuse, le bonheur d’être aimé, l’exaltation de la beauté féminine ou de la femme tout court, l’érotisme, le champ réflexif sur l’amour de façon générale.

Par ailleurs, la datation de certains poèmes de ce recueil, notamment ceux qui portent particulièrement sur l’amour, fait penser à une origine lointaine de cette verve poétique de Césaire Baltazard Obambi, souligne Rosin Loemba. « C’est dire donc qu’il a commencé à écrire plusieurs décennies avant la parution de ce recueil, ainsi que nous laisse deviner certains poèmes à la fin desquels le poète prend le soin de mentionner les dates de leur écriture (1996, 1997, 1998), mais aussi les lieux de leur gestation (Okaya, Louangué). Outre l’amour qui parait très significatif de son cri poétique, nous retrouvons également dans ce recueil de poésie une quête spirituelle et chrétienne », déclare le critique Rosin Loemba.

La poésie pastorale ou la quête du spirituel

Pour lui, le poète Césaire Baltazard Obambi plonge les lecteurs également dans son univers religieux. Sa foi chrétienne est manifestement visible dans les poèmes suivants : «L’être jaillit», «Exauce-moi», «Sermon». Ce sont des textes qui appellent à l’espérance et à la foi chrétienne. Il entend témoigner de sa reconnaissance à l’égard de la divinité céleste, l’exalte et célèbre son grand amour : « Ma compréhension est qu’ils ne perdaient le sentier Ma souvenance est que tu m’aimes Tu m’as toujours aimé et tu m’aimes Mon cœur tourne donc vers toi», dans (L’être jaillit», p.27). Le poète se sert, encore une fois, des mots pour exalter sa relation avec Dieu, lui parler directement en le rappelant ses merveilles, sa fidélité et son amour. Il arrive qu’il hallucine sur sa présence, ou fasse allusion, de façon presque platonique au Paradis. Bref, l’on comprend aisément la place qu’occupent justement la prière, la foi et l’espérance dans la vie du poète.

En définitive, il convient de rappeler que la thématique de l’amour structure tout le recueil certes, cependant, ce lyrisme amoureux n’interrompt pas l’ardeur réactionnaire du poète face aux sujets fâcheux, comme la dénonciation de la guerre et de sa cohorte de conséquence. Le poète éprouve aussi un attachement à la nature dont il célèbre ici l’importance et les valeurs. Il appelle à l’espérance («Le jour se lève», p.42) et à la résilience.