Anthologie « Écrire à Pointe-Noire » :« Les écrivains sont faits pour fréquenter l’âme. Pas la mesquinerie »

Samedi 17 Mars 2018 - 11:40

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 Écrire à Pointe-Noire, d’après la note de l’éditeur, est le fruit d’une rencontre au sein de la fratrie congolaise. Cette anthologie met en commun, au-delà des clivages de genres, les témoignages que portent sur leur pays et leur environnement, les écrivains, les poètes et les conteurs vivant sur le sol de Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville. Le recueil de 196 pages, codirigé par Gabriel Mwènè Okoundji et Caya Makhélé, est paru en février aux éditions Acoria.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Pouvez-vous nous expliquer d’où vous est venue cette nécessité d'aller à Pointe- Noire, au Congo, recueillir les écrits de vos compatriotes ?

Gabriel Mwènè Okoundji (G.M.O.) : Ah, mon cher Marie-Alfred, ce qui arrive sur le chemin qu’emprunte l’homme a le mystère pour témoin. Jamais je ne me suis donné l’objectif d’aller recueillir, sur la place de Pointe-Noire, les écrits de mes compatriotes. Tout part de l’invitation, en avril 2016, de Fabienne Bidou, directrice de l’Institut français de Pointe-Noire, pour des ateliers littéraires, notamment avec des lycéens, mais aussi pour des conférences. C’est lors de ces rencontres que je fis la connaissance des artistes et des écrivains que compte cette ville. Et nous nous sommes d’emblée reconnus dans l’esprit de la phratrie, comme l’a théorisé Sylvain Bemba. J’aime à me rappeler ce que dit Milan Kundera dans Le livre du rire et de l’oubli, « La vie de l’homme parmi ses semblables n’est rien d’autre qu’un combat pour s’emparer de l’oreille d’autrui ». A plusieurs reprises le soir, nous avons partagé dialogues, échanges, projets, rêves, inquiétudes ... Et l’idée de cette anthologie a été le soleil de l’aube.

L.D.B. : Comment estimez-vous le résultat de ce travail collectif ?

G.M.O. : Les écrivains sont faits pour fréquenter l’âme. Pas la mesquinerie. Nous nous sommes donné la main dans les marges de la confiance avec un esprit de compagnonnage. Inutile de rappeler la fertilité de cette région en matière de littérature. Il suffit que l’on prononce les noms de Tchicaya U Tam’si, Tati Loutard, Alain Mabanckou, Aimée Mambou Gnali, Tchichele Tchivela, Georges Mavuba Sokate, Florent Sogni Zaou … Ce livre se porte-t-il à la hauteur de la promesse ? Cette vérité revient au lecteur.

L.D.B. : Avez-vous une idée de la façon dont vous allez œuvrer pour la visibilité de cette œuvre  ?

G.M.O. : Nous allons aider le destin afin qu’il réalise la visibilité effective de ce livre. Déjà, il y a le lancement de sa parution en avril prochain au Congo : à Pointe-Noire d’abord, grâce à l’initiative de l’Institut français de cette ville ; puis à Brazzaville, suivant l’invitation de la librairie Les Dépêches de Brazzaville. Voici l’augure, le reste suivra.

 

Propos recueillis par Marie-Alfred Ngoma

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