Présidentielle : l'opposition exige le retour de Moïse Katumbi

Mardi 14 Août 2018 - 15:20

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Dans une déclaration commune publiée le 13 août, les candidats de la famille politique à la magistrature suprême ont formulé quelques préalables avant les élections de décembre  dont le retrait de la machine à voter, le nettoyage du fichier électoral et la libération de tous les prisonniers politiques ainsi que des militants des mouvements citoyens Lucha et Filimbi.

En attendant la publication par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de la liste définitive des candidats à la présidentielle de décembre, des tractations se poursuivent au niveau de l’opposition pour désigner un candidat commun pouvant la représenter à ce challenge électoral. C’est tout le sens à accorder à la réunion du13 août qui a mis autour d’une table quelques leaders de cette famille politique ayant postulé à la magistrature suprême du pays. Cette première rencontre devrait appeler d’autres pour qu’au bout des concertations, un consensus soit finalement dégagé autour d’un candidat unique qui portera le programme commun de gouvernance de l’opposition.

Dans l’attente, les candidats présents à cette première réunion ont procédé à l’évaluation du processus électoral et formulé à l'endroit du pouvoir organisateur des élections quelques exigences sous forme de préalables à satisfaire impérativement avant la tenue des élections. Des exigences contenues dans une déclaration commune lue par la secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo, Eve Bazaïba, représentant le sénateur Jean-Pierre Bemba, et signée par Félix Tshisekedi (UDPS), Freddy Matungulu (CNB), Christophe Lutundula (Ensemble), Pierre Lumbi (G7)  et Vital Kamehre (UNC). Retrait de la machine à voter, nettoyage du fichier électoral, libération de tous les prisonniers politiques ainsi que des militants des mouvements citoyens Lucha et Filimbi, remplacement du délégué de l’UDPS à la Céni, telles sont les exigences-phares formulées par ces opposants qui, par ailleurs, ont salué la renonciation par Joseph Kabila à briguer un troisième mandat.

A propos du nettoyage du fichier électoral, un accent particulier a été mis sur l’extirpation des électeurs présumés fictifs estimés à près de dix millions sur plus de quarante millions d’enrôlés. Dans le même ordre d’idées et pour rendre le processus électoral plus inclusif, ils ont fait du retour de Moïse Katumbi qui n’a pas réussi début août à rentrer en RDC pour déposer sa candidature, une exigence majeure. Tout en condamnant « le traitement inhumain dont le président d’Ensemble et plusieurs Congolais qui étaient allés l’accueillir ont été victimes à Kasumbalesa dans le Haut-Katanga », les participants à la réunion ont exigé la levée des mesures administratives qui plombent le dépôt de la candidature de l'ex-gouverneur du Katanga actuellement bloqué en Zambie.

Sur le même ton, ils ont mis en garde le pouvoir « contre toutes velléités d’instrumentalisation de la Céni et de la Cour constitutionnelle pour invalider les candidatures des opposants, notamment le sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo par des interprétations de lois et des analogies inappropriées ». Une façon pour eux d’étouffer dans l’œuf le projet que nourrirait dans ce sens la majorité présidentielle dont le porte-parole avait récemment soutenu l’inégibilité de la candidature de Jean- Pierre Bemba.

D’après Alain Atundu, en effet, la subornation des témoins pour laquelle le sénateur avait été condamné par la Cour pénale internationale correspondrait à la corruption, une des causes d’inégilibité d’un candidat telle qu’énoncé dans l’article 10 de la loi électorale. Enfin, les candidats de l'opposition à la présidentielle ont exigé le rapatriement de la dépouille d’Etienne Tshisekedi, décédé à Bruxelles en février 2017.                     

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

De gauche à droite: Vital Kamerhe, Freddy Matungulu, Eve Bazaïba, Félix Tshiskedi et Pierre Lumbi

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