Climat des affaires : des réformes sans réel impact sur le classement annuel Doing business de la RDC

Lundi 5 Novembre 2018 - 17:27

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Publié le week-end dernier, le dernier Rapport du Groupe de la Banque mondiale (BM, édition 2019) a retenu trois réformes importantes portant sur l’enregistrement de la propriété, le commerce transfrontalier et l’exécution des contrats. Malgré ces avancées intéressantes, le pays a reculé à la 184e place sur les cent quatre-vingt-dix économies examinées à travers le monde.

Depuis le début de l’année, la République démocratique du Congo (RDC) s’est lancée dans une véritable opération de charme pour attirer des investissements potentiels. La stratégie de marketing de l’Agence nationale de promotion des investissements se réduit à une nouvelle vision plutôt simple : plus d’agressivité et moins de bureaucratique. L’objectif final est d’apporter une meilleure visibilité aux différentes réformes souvent méconnues qui touchent les secteurs vitaux de l’économie congolaise.

Au regard des résultats, la nouvelle approche s’avère plutôt payante, du moins si l’on en juge par la prise en compte effective des trois réformes de la RDC. Lors de la publication de l’édition passée, les enquêteurs de Doing business n’avaient considéré qu’une seule réforme sur une multitude signalée. Aujourd’hui, le pays est reconnu pour ses efforts dans les domaines de la réduction des frais pour sécuriser les titres de propriété, la réduction du temps nécessaire pour exporter et importer les marchandises grâce au Guichet unique de commerce et de l’adoption d’une loi qui réglemente tous les aspects de la médiation comme alternative ou mécanisme de résolution des litiges. Seul bémol, le gouvernement de la République a communiqué sur un total de six réformes pour le Doing Business 2019 mais seulement trois ont été finalement prises en compte par la BM.

Une Afrique plus dynamique

Dans l’ensemble, la BM constate une nette performance de l'Afrique subsaharienne qui a initié au moins le tiers des réformes. Entre le 2 juin 2017 et le 1er mai 2018, l’on a dénombré cent sept réformes africaines sur un total de trois cent quatorze réalisées par cent vingt-huit économies dans le monde, un niveau record pour la région. Selon les tendances régionales qui se dessinent, le Togo, le Kenya, la Côte d’Ivoire et le Rwanda figurent dans le top dix des économies les mieux classées. Ils ont connu les plus fortes progressions mais restent néanmoins confrontés à la fragilité, aux conflits et à la violence. Au total, ils ont mis en œuvre vingt-trois réformes, découvre-t-on. Par ailleurs, le Kenya, la Côte d’Ivoire et le Rwanda sont également les économies qui ont enregistré le plus d’améliorations dans trois domaines ou plus en 2017 et 2018.

La vague de réformes a soufflé sur tout le continent africain, touchant les économies en développement aussi bien que les économies émergentes de la région. Les meilleurs résultats sont signalés dans le domaine de la création d’entreprise. Quant au mauvais score africain, il se concentre surtout dans le raccordement à l’électricité, le commerce transfrontalier et le transfert de propriété.

Le pays africain classé comme le premier réformateur de la région est sans aucune surprise le Rwanda. La clé de la réussite du pays des mille collines tient essentiellement de l’efficacité de son administration publique, capable de fournir des services de qualité dans les délais appropriés. S’inspirant du cas rwandais, le rapport insiste sur la nécessité d’avoir un leadership fort et une constance dans l’action. Sur le plan des réformes, la RDC figure parmi les quarante économies de la région à mettre en œuvre au moins une réforme. Elle se classe derrière l’Éthiopie, le Nigeria, la Tanzanie, le Soudan et l’Ouganda. 

Laurent Essolomwa

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