Musique : le groupe Ndima donne un concert engagéMercredi 15 Mai 2019 - 20:30 Le spectacle a eu lieu le 14 mai, au Centre culturel russe (CCR) de Brazzaville, dans le cadre de la Semaine culturelle des peuples autochtones Aka, qui s'achèvera le 18 mai.
Ce peuple, dont l’éducation est souvent méprisée par certains, a pourtant démontré que sa culture sanctionne de nombreux crimes qui sont également condamnés par l’humanité. Michel Kossi, jouant à l’arc musical, tambour et chant ; Gaston Motambo, (tambour et chant) ; Espérance Moundanga (chant) ; Henriette Potolo (chant) ; Angelique Manongo (chant), et Sorel Eta (percussion et coordination artistique), ont été à la hauteur de l'événement, avec un répertoire très riche, dénonçant la polygamie, le viol, l’inceste et plusieurs violences à la femme. Le répertoire du groupe Ndima était constitué de dix chansons contenues dans ses trois albums, à savoir "Moaka na Ndima" ou L’homme et la forêt ; "Makingo ma beeto Baaka" ou Les voix des femmes Baaka ; et "Makingo ma Ndima" ou Les voix de la forêt. "C’est dur la polygamie" Le groupe a fait son entrée sur scène par la chanson "Ambanda", exprimant le mariage polygame. A travers cette chanson, les femmes Aka ont montré le côté difficile de cette union. « C’est dur la polygamie », ont-elles chanté. Sitôt après, le groupe a interprété "Bobé" qui n’est autre qu’un esprit de la forêt qui apparaît pendant les moments de réjouissance. En effet, ces moments chez les Aka c’est lorsque la vie est belle au campement. Il y a à manger, à boire, pas d’accident, pas de décès. Enyomon ou esprit de la forêt peut aussi apparaître pendant le moment du retrait de deuil pour rendre hommage à la personne défunte à travers des danses.
"Diyengue", en français yodel, est une technique des chants des pygmées. C’est une alternance des voix de tête et des voix de la poitrine. "Diyengué" a été mis en exergue au cours de ce concert. Les femmes, de leur côté, se sont exprimées à travers la danse "Lindzanga" qui s'exécute lorsqu’une femme qui a mis au monde présente officiellement son enfant à tous, ou lorsqu’une danseuse trouve la mort. Groupe engagé, le Ndima a dénoncé certains méfaits à travers des chansons comme "Mobila". Alors que dans la chanson "Kosse", il est dénoncé le viol, dont l’auteur est un monsieur qui a le pouvoir magique, endormant les femmes pour les violer par la suite. Le concert a pris fin par la chanson "Bokole koula", un homme qui a un corps énigmatique vénéré par les dames. A l’issue du spectacle, l’ambassadeur de la République bolivarienne du Venezuela, Annibal Jose Marques Munoz, a déclaré: « Nous avons des tam-tams qui ressemblent à ceux utilisés par le groupe Ndima que nous appelons Koumako et que nous jouons assis comme ici. Je me suis senti très à l’aise. J’ai même vibré avec la culture Aka. Je me rends compte que c’est le même esprit, le même feeling, le même rythme, celui de la culture Aka et de la culture afro vénézuélienne. Ce n’est pas une découverte parce que nous l’avons toujours su, mais c’est très émouvant pour partager en live cette expérience. Nous avons vu avec le responsable de ce groupe pour voir comment approfondir nos relations au niveau des échanges culturels. Félicitations et vive le peuple Aka » . Bruno Okokana & Larsain Polmer Nkenda (stagiaire) Légendes et crédits photo :Photo 1 : La danse des femmes Aka du groupe Ndima
Photo 2 : Le groupe Ndima sur scène
Notification:Non |