21e CAN de handball : une moisson qui fait refléchir

Lundi 27 Janvier 2014 - 17:30

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Cinquième rang pour les dames et septième pour les messieurs : le bilan des Diables rouges lors de la 21e édition de la Coupe d’Afrique des nations qui s’est disputée en Algérie, n’est pas du tout fameux pour les Congolais. Cette prestation en inquiète plus d’un à une année des Jeux africains de Brazzaville 2015, compétition au cours de laquelle le Congo envisage de gagner de nombreuses médailles.

La CAN s’est achevée samedi par la victoire de la Tunisie 23-20 devant les Léopards de la RDC chez les dames et l’Algérie 25-21 devant la Tunisie chez les hommes. Les Congolaises ont manqué à leur mission d’assurer une qualification pour la Coupe du monde qui se jouera l’année prochaine. Comme lors de la 20e édition de la compétition, les Diables rouges rentrent bredouilles au pays pour n’avoir pas atteint le dernier carré de la compétition africaine. Ni médaille, ni qualification pour la Coupe du monde d’autant plus que les dames n’ont occupé que le 5e rang, une place de plus qu’à la dernière édition où elles se logeaient à la 6e place. Les places occupées par les dames congolaises prouvent bien que le handball congolais a visiblement touché le fond. Il ne fait plus peur. Au contraire, il a même peur des nations qui ont montré la pratique de la discipline.

Après avoir perdu son leadership au profit de l’Angola, le Congo s’éloigne progressivement du classement des quatre meilleures nations africaines au profit de l’Angola, la Tunisie, la République démocratique du Congo et même l’Algérie. Le Congo paie en partie les erreurs de sa fédération nationale. Celle-ci ne parvient pas à sécuriser le fichier de ses joueurs. C’est l’une des raisons qui ont fait que depuis 2012, les Léopards de la République démocratique du Congo prennent de l’ascendant sur les Diables rouges dames. Quand les deux équipes s’affrontent, c’est en réalité les Congolaises de Brazzaville qui jouent contre leur propre nation. Il ne fait aucun doute que l’ossature des Léopards de la RDC dames est en grande partie composée des Congolaises de Brazzaville de souche. Ces joueuses que l’on croyait finies, sont allées monnayer leur talent dans le pays voisin parce qu’elles se sentaient lésées par les critères de sélection en équipe nationale. Elles ont fait valoir leur talent grâce à la touche de Célestin Mpoua, entraîneur congolais qui prête main forte aux Léopards.

La démonstration de Mpoua

Célestin Mpoua est parmi les entraîneurs congolais de Brazzaville les plus gradés du pays. Il avait quitté l’encadrement technique des Diables rouges parce que la fédération l’avait relégué au second plan en plaçant comme titulaire quelqu’un de moins gradé que lui. Désigné adjoint, il devrait obéir aux ordres de ce dernier. C’est ce qui avait précipité le départ de cet entraîneur d’Interclub en RDC. Depuis lors, il avait pris pour pari de battre les Diables rouges à chaque fois que l’équipe congolaise rencontrait les Léopards. Aujourd’hui c'est chose faite puisque depuis 2012, la RDC bat le Congo chez les dames. Cette année encore, les critères de sélection des joueuses ont fait débat. Car au sein de la fédération nationale, l’attention a été beaucoup plus tournée vers les joueuses de la diaspora, sans pourtant maîtriser leur forme physique réelle. Sécuriser le ficher des joueurs permettra d’arrêter net cette politique visant à renforcer les équipes d’autres pays au moment où la Confédération africaine de handball s’est lancée dans un vaste chantier d’informatisation des données.

Un autre fait de l’échec du handball congolais, est le manque d’une véritable politique de préparation des équipes. La Coupe du monde a été de beaucoup dans la préparation des Angolaises, Tunisiennes et des Léopards de la RDC. Les Congolaises se sont contentées d’une mise au vert de quelques jours à Oyo sans un seul match test, avant de se rendre en Algérie. Conséquence, durant la compétition, les Congolaises n’ont battu que la Guinée lors de la phase de poules, avant de récidiver face à la même équipe et le Sénégal lors des classements pour les 5e et 8e places. Le manque d’une politique fédérale sur la catégorisation des joueurs est un autre aspect qui fait chuter le handball congolais. On ne retrouve plus les vraies cadettes et les vraies juniors pour cause de tricherie. L’exemple le plus éloquent est la prestation d’Oyo.

Quant aux messieurs, ils ont quand même réussi la mission d’améliorer leur classement. Neuvièmes en 2012, les Congolais se sont classés septièmes avec deux victoires, respectivement contre la RDC et le Nigeria au premier tour et une autre lors du match de classement pour la septième place contre le Sénégal. Les Congolais n’ont pas comblé les attentes du public, car ils ambitionnaient la 5e place. Le sport est devenu une science. Plus vous travaillez, plus vous affrontez les adversaires les plus huppés, plus vous aurez de bons résultats. 2015 étant déjà demain, la Fécohand est appelée à changer ses méthodes de travail.

 

James Golden Eloué