5e édition du festival Renatura : les acteurs de la pêche artisanale réfléchissent sur la protection des océans

Mardi 22 Novembre 2022 - 16:14

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Le sujet de la pêche durable a été au centre de la cinquième édition du festival de la mer,  organisée par l'association de préservation de la biodiversité, Renatura Congo, le 18 novembre à Tchilassi, situé dans la sous-préfecture de Loango, dans le département du Kouilou.

C’est en rapport avec la Journée mondiale de la mer, qui a lieu chaque 30 septembre, que Renatura Congo a célébré en différé l’événement cette année. Le festival de la mer, a indiqué Nathalie Mianseko, directrice de cette association, « est destiné à la célébration des océans, à la mise en valeur de la pêche artisanale qui représente un véritable savoir-faire et une pêche raisonnée à l’écoute de son environnement. Il est aussi une occasion de regarder ensemble les enjeux et les problématiques autour de ce milieu naturel essentiel à l’Homme».

A Tchilassi, la cinquième édition du Festival de la mer a réuni, sous la houlette de Joseph Séverin Liobakana, chef de quartier de Loango II, les chefs de villages côtiers depuis la frontière avec le Cabinda jusqu’à Longo-Bondi (Nkotchi-Fouta, Tchiamba-Nzassi, Djeno, Pointe-indienne, Tchilassi, Matombi, Bibanga, Tchissanga, Bas-Kouilou, Bikokayes, Kouani, Bifoundi, Bellelo, Longo-Bondi), des représentants des pêcheurs artisans ainsi que des associations (mareyeuses, fumeuses de poisson, pêcheurs). Ceux-ci, répartis en groupes, ont réfléchi sur le lien entre les activités humaines (tourisme, pratiques de pêche, activités industrielles, pétrolières, minières et autres) et leurs conséquences sur la mer (destruction des fonds marins, pollution, disparition des poissons, destruction des écosystèmes, surexploitation).

Les participants ont suggéré, entre autres solutions à ces problèmes, le respect des maillages des filets, le soutien de l’Etat dans la surveillance des eaux, la pratique d’une pêche responsable, l’application des lois et règlementation en vigueur, le respect des zones de pêche. Avant les ateliers, ils ont suivi des présentations sur les différentes activités de Renatura Congo et sur l’aire protégée de la baie de Loango nouvellement créée. D’une superficie d’environ 50 000 hectares, cette réserve communautaire, dont le processus de création est déjà très avancé, n’attend que son décret de création pour être opérationnelle. Ce qui va contribuer à la préservation de ses importants écosystèmes et des nombreuses ressources halieutiques dont elle dispose.

Pour ce qui est des différentes activités de Renatura Congo, elles portent sur le suivi des pontes des tortues marines sur les plages, notamment les tortues luths et olivâtres  (le Congo abritant des sites importants avec plusieurs centaines de nids chaque année), et sur le suivi des captures accidentelles des tortues dans les filets des pêcheurs artisans (tortues vertes majoritairement). Renatura Congo se consacre aussi sur plusieurs études du milieu marin : suivi de la pêche traditionnelle, étude de la biologie des mammifères marins (baleines et dauphins) présents dans les eaux congolaises, études écologiques sur les zones rocheuses de la Pointe-Indienne et de Mvassa (à Ngoyo, sixième arrondissement de Pointe-Noire), où s’alimentent les tortues marines, etc.

Par ailleurs, depuis 2005, elle mène des actions en éducation et sensibilisation à l’environnement dans les écoles publiques de Pointe-Noire et du Kouilou, au cours desquelles 175 000 enfants ont déjà été sensibilisés. En outre, Renatura Congo organise des clubs vacances destinés à la découverte de la nature dans les villages côtiers.

Globalement, l’événement était aussi l’occasion de rappeler la collaboration fructueuse de l’association avec les villages de la côte congolaise et les pêcheurs artisans grâce auxquels elle mène chaque année des actions efficaces en faveur de la préservation des océans et des espèces marines.

Après la restitution des ateliers, les participants ont visité le débarcadère de pêche de Tchilassi ainsi que les sites historiques du village (séminaire et vestiges de la traite négrière). Chaque participant a ensuite reçu un plant d’arbre fruitier (avocatier, safoutier, manguier et autres) en conclusion de la journée et en hommage aux actions de protection de l’environnement et de génération de sources de revenu alternatives. Une journée réussie et de bon augure pour les futures actions de préservation du milieu marin au Congo. Renatura a été soutenue pour cette journée par US Fish and Wildlife Service, Congo Terminal, Promar, Total Energies et FFEM-PPI.

Notons que cette année, la Journée mondiale de la mer, destinée à la célébration de la mer qui apporte d’innombrables services et bénéfices à l’Homme depuis toujours, a eu comme thème « Des technologies nouvelles au service de transports maritimes plus écologiques". Cela, en vue "de mettre un accent sur la nécessité de soutenir une transition écologique du secteur maritime vers un avenir durable, tout en ne laissant personne de côté».

 

 

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

1-Les participants à la 5e édition du festival de la mer Renatura; lors des ateliers 2- Vue de la salle pendant le festival

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