8 mars : donner à la femme des rudiments nécessaires à son développement

Jeudi 12 Mars 2020 - 20:00

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Sur le thème « La femme congolaise engagée dans la production locale », l’association Regard d’Afrique a fait honneur à la femme à travers une conférence animée le 7 mars à Brazzaville par des femmes d’horizons professionnels divers.

C’est au travers d’une série de panels centrée sur les enjeux de l’égalité et l’entrepreneuriat que se sont déroulés les débats, dans l’enceinte de la salle de cinéma Canal Olympia Poto-Poto. Concernant le premier panel intitulé « Egalité, enjeux et réalité », une pluralité de réponses a été donnée par ces femmes en fonction de leur compréhension. On réalise en ce sens que l’égalité n’est pas encore présente à l’heure actuelle, pourtant la nouvelle Constitution du Congo met en exergue cette question d’égalité entre l’homme et la femme.

Interrogées sur l’impact de l’inégalité dans leur vie, dans leurs institutions et entreprises, ces dernières ont réagi. « Je pense qu’il est temps de sortir de la langue de bois et de faire entendre notre voix parce que, dans la réalité des faits, l’égalité que nous réclamons n’est pas encore effective. Je souhaite donc plus d’actions de la part de la femme elle-même, en plus des gouvernants », a suggéré Azaad Monte chargée de Communication à l’Union européenne.

Pour Sarah Ahoui, conseillère en communication à l’ARPCE, il est temps pour les femmes d’avoir de véritables plates-formes d’expressions.  «Parce que tant que les textes de lois sont écrits certainement par des hommes qui ne connaissent pas la réalité des femmes, je ne pense pas que cela va nous apporter des solutions concrètes. Si on reconnaît à la femme qu’elle est une bonne gestionnaire, une bonne diplomate, on aura des femmes au Congo qui occuperont de hautes fonctions.  Nous devons juste arrêter de marcher, mais de poser les actes », a-t-elle signifié.

 Le deuxième panel a cerné le problème de l’entrepreneuriat et la production locale. A ce sujet, des voix se sont exprimées sur le positionnement de la femme congolaise dans son environnement, son développement et son émancipation. Un thème tout aussi vaste qui a suscité l’intervention des femmes médecins, professeurs et managers. Elles pensent que la femme en elle-même constitue le socle familial, culturel et social. Il est donc important que la femme congolaise sache se positionner pour améliorer, sinon revendiquer ses droits pour aboutir à des actions concrètes. Celle-ci doit s’assumer en termes de visibilité quel que soit son domaine de compétence même si sa contribution reste encore d’ordre secondaire. « Arrêtons la fête du pagne, mais pensons à créer de la richesse autour du pagne. Assumons notre différence et faisons-en sorte d’en tirer les trésors », a conseillé Annoncia Badiabio, jeune senior manager au cabinet d’audit et de conseil EY. La fin de la cérémonie a été marquée par la remise des diplômes d’encouragement à un échantillon de femmes qui ont contribué au développement de leur pays.

Contrer le harcèlement sexuel…

Si à Canal Olympia le débat a concerné le thème local de la journée à l’Institut français du Congo, les femmes ont planché sur le harcèlement sexuel. Dirigée et animée par Jocelyne Milandou Kanza, présidente nationale de l’association des femmes juristes du Congo, la conférence s’est tenue sur le thème « Ose ! Journée internationale des droits de la femme contre le harcèlement ». «C’est une forme de discrimination fondée sur le sexe lorsque la victime est une femme et que la violence est exercée en milieu professionnel. Cela va donc au de-là des relations d’autorité hiérarchique parce que, pendant longtemps, on a pensé que le harcèlement ne pouvait être exercé que par un supérieur sur un subordonné », a déclaré Jocelyne Milandou Kanza.

On comprend par là que c’est une situation dans laquelle toute forme de comportement verbal, non verbal et physique non voulu à connotation sexuelle survient dans le but de porter atteinte à la respectabilité et à la dignité d’autrui en créant notamment un environnement offensant, hostile et humiliant…  «La convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ne suffit pas. Il faut que nous ayons des lois nationales et des législations nationales contraignantes. Ce fléau qui est le harcèlement sexuel ne doit pas être banalisé. C’est une question de santé, d’éducation et un problème socioéconomique. L’absentéisme des femmes harcelées est un frein à l’épanouissement de notre pays », a expliqué la juriste.

 

Divine Ongagna

Légendes et crédits photo : 

Vue d'un panel

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