Académie des beaux-arts : la riposte de l’art fait son effet

Mardi 30 Novembre 2021 - 15:53

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Aucun des visiteurs de l’exposition, depuis son vernissage le 29 octobre jusqu’à la veille de sa clôture le 29 novembre, impressionné, n’est resté de marbre face aux réalisations des étudiants, finalistes et débutants, présentées en marge de la clôture de l’année académique 2020-2021 au sanctuaire de l’art.

 Une des toiles de Tshimpanga de la série La peur de l’échec (Adiac)En plein dans le mille, La riposte de l’art a marqué le retour en fanfare de la tradition qui s’instituait à l’Académie des beaux-arts de Kinshasa (ABA).

En effet, sous l’impulsion de son directeur général, Henri Kalama, déterminé à offrir une vitrine aux étudiants en terminale du premier cycle, l’exposition-vente, ponctuant la fin de l’année, a été organisée à deux reprises déjà. Mise à mal par la pandémie, l’an dernier, les étudiants se réjouissent qu’elle soit revenue en force et qui plus est, enrichie par les œuvres des débutants des deux nouveaux départements, à savoir la photographie et le design. Les travaux présentés n’ont cessé de flatter les yeux des visiteurs séduits face aux réalisations, dont l’originalité était souvent le maître mot. Comme quoi, loin d’entamer leur créativité nourrie par leur imagination, la « retraite forcée » imposée par la covid-19, cette « situation inédite » qu’a été le confinement, comme l’a rappelé le Dr Henri Kalama, a étrangement servi de « source d’inspiration ».

Architecture d’intérieur, communication visuelle, peinture, photographie, design, céramique, sculpture, métal et conservation et restauration des œuvres d’art, tous ces départements ont été dignement représentés par diverses œuvres forçant l’admiration. Les visiteurs, parmi lesquels les hôtes de marque présents au vernissage, ont apprécié le moment. De même, des artistes professionnels, aînés des étudiants exposants ont admiré certaines œuvres, notamment celle de l’étudiant en peinture Tshimpanga. Ces tableaux réalisés en partie avec un stylo, les personnages dessinés, et de l’acrylique sur toile pour le reste de l’œuvre de sa série La peur de l’échec symbolisée par une tête entièrement recouverte d'un sac.

Les sculptures monumentales impressionnantes, notamment La famille, de l’étudiant en métal battu Muganza, œuvre de 2,50m réalisée à l’aide de barres de fer représentant une famille de grues couronnées et Le chasseur désespéré manchot en ficus de Kuetukadila, un rappel de la tragédie coloniale des mains coupées dans les champs d’hévéa. « En dépit de son infirmité provoquée, le chasseur est déterminé à ne pas rentrer bredouille. Je le prends en exemple et le mets en parallèle avec les jeunes aujourd’hui dotés de tous leurs membres et facultés trop souvent adeptes de la facilité, une mentalité que je condamne », a expliqué l’étudiant en sculpture.Kuetukadila posant derrière Le chasseur désespéré (Adiac)

 

Emmanuela Masela présentant son meuble de rangement (Adiac)Le design créatif et utilitaire

Les créations design des neuf étudiants, en première année, ont donné la preuve de leur débordante créativité. Il s’agit notamment, de La chaise réalisée par Nzeza à partir du métal recyclé, principalement une jante montée sur trois pieds qui sert de siège, et le meuble mural de cuisine d’Emmanuela Masela pour faciliter le rangement des objets de nettoyage. « Ce meuble permet de ranger tous les articles qui servent au nettoyage », a indiqué la jeune étudiante.

Objet utilitaire créé pour répondre à un besoin des ménages, suite à un constat déplorable. « Ici en Afrique, particulièrement à Kinshasa, souvent tout traîne n’importe où, après que l’on a fait le ménage, passer la serpillère ou fait la vaisselle. Ce meuble à poser sur le mur ou derrière la porte de la cuisine offre la possibilité de tout ranger en un seul endroit précis : produits de nettoyage, brosses et raclettes, serviettes humides, gants de cuisine, tabliers, etc. », a soutenu Emmanuela Masela.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Une des toiles de Tshimpanga de la série La peur de l’échec /Adiac Photo 2 : Kuetukadila posant derrière Le chasseur désespéré /Adiac Photo 3 : Emmanuela Masela présentant son meuble de rangement /Adiac

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