Affaire Hissène Habré : son procès doit être réussi, selon Amnesty international

Lundi 15 Juin 2015 - 12:15

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L’ancien président tchadien, Hissène Habré doit comparaître le 20 juillet au Sénégal devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE), tribunal spécial créé par l’Union africaine (UA) à la suite d’un accord avec ce pays, mais que l’ex-chef de l’Etat ne « reconnaît pas ».

Détenu depuis juillet 2013 à Dakar, où il a trouvé refuge après la chute de son régime en 1990, Hissène Habré, est poursuivi pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture pendant sa présidence (1982-1990).

En attendant que l’ancien président tchadien réponde devant la justice des faits qui lui sont reprochés, Alioune Tine, le directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a souligné que son procès, une première en Afrique qui selon lui est un test pour la Justice africaine, « doit être réussie » pour lutter contre l’impunité sur le continent africain. « Cette expérience doit être réussie, et tout le monde doit jouer le jeu : en respectant les droits de la personne, les normes internationales relatives à un procès équitable (…). La chose la plus difficile à laquelle nous sommes confrontés en Afrique, et qui est un cancer, c’est l’impunité », a-t-il déclaré.

Le responsable d’Amnesty International a estimé que pouvoir faire juger un président de la République par un tribunal africain pour crimes de guerre, contre l’humanité « marquera le début d’une longue marche du continent vers sa souveraineté judiciaire ». « Pour la première fois, a-t-il ajouté, nous avons une Cour africaine dotée d’une loi de compétence universelle et de la capacité de juger ici, sur place, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, au lieu d’aller à La Haye », siège de la Cour pénale internationale (CPI).

Alioune Tine s’est en outre appesanti sur l’état de santé d’Hissène Habré. Il a notamment demandé aux autorités sénégalaises d’en prendre soin, au lendemain d’une déclaration de ses avocats assurant qu’il avait eu une attaque cardiaque la semaine dernière, bien que sa femme ait réclamé « l’assistance d’un cardiologue ».

Afin de juger l’ancien président tchadien, le Sénégal et l’Union africaine (UA) ont signé, en décembre 2012, un accord pour la création au Sénégal d’un tribunal spécial. En 2013, le Tchad et le Sénégal ont signé un accord devant permettre aux juges du tribunal spécial chargés de son procès de mener des enquêtes à travers le territoire tchadien.

Hissène Habré a été arrêté le 30 juin 2013 à Dakar, puis inculpé le 2 juillet de la même année par le tribunal spécial et placé en détention préventive. Lors de sa présentation pour interrogatoire d’identité devant la Justice le 3 juin dernier, il avait, selon son avocat, refusé de parler.

 

 

Nestor N'Gampoula

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