Afrique centrale : la CEEAC lance un appel à la mobilisation contre la transhumance criminelleMardi 24 Juin 2025 - 10:51 Une réponse urgente à une menace croissante. La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) s'apprête à organiser une réunion de haut niveau en République démocratique du Congo (RDC), répondant à un besoin urgent d'aborder la problématique croissante de la transhumance criminelle dans la région. L’annonce de l'initiative, faite par le président de la Commission de la CEEAC, Gilberto da Piedade Verissimo, souligne la gravité du phénomène. "La transhumance est utilisée dans notre sous-région à des fins criminelles, notamment pour le trafic d’armes", a-t-il déclaré. Il a rappelé ainsi le lien entre cette pratique ancestrale et des activités illégales de plus en plus alarmantes. La transhumance, qui implique le déplacement saisonnier de bétail entre différents pâturages, constitue une tradition vitale pour de nombreuses communautés. Cependant, plus de 70% des 120 millions de pasteurs d'Afrique subsaharienne étant originaires de la région, la gestion de cette pratique devient essentielle. Les récentes statistiques indiquent que la violence liée à la transhumance a causé la mort de plus de 3 000 personnes en Afrique centrale au cours des trois dernières années, soulignant la nécessité d'interventions immédiates et coordonnées. Une collaboration régionale nécessaire Le président congolais, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a exprimé son soutien à cette initiative, reconnaissant l’urgence de la situation. "La sécurité de nos peuples et de nos frontières doit primer sur toutes autres considérations", a-t-il affirmé après sa rencontre avec Gilberto da Piedade Verissimo. Le ministre de l’Intégration régionale, Didier Mazenga, a également souligné que les travaux préparatoires engageront des experts de plusieurs pays membres et non membres de la CEEAC. "Des échanges pendant trois jours permettront d’élaborer des propositions concrètes à soumettre aux chefs d’État", a-t-il précisé. Enjeux géopolitiques et économiques La lutte contre la transhumance criminelle dépasse les simples préoccupations sécuritaires. Elle a des implications directes sur la stabilité économique et politique des États membres de la CEEAC. Les conflits entre éleveurs et agriculteurs, exacerbés par la compétition pour les ressources limitées, aggravent les crises humanitaires dans la région. De plus, le trafic d'armes, dont le président de la Commission a fait état, fait peser une menace sur la paix et la sécurité régionales. Un rapport récent de l'Institut de recherche en politique internationale indique que près de 60% des conflits en Afrique centrale trouvent leur origine dans des tensions liées à la terre et à l'accès aux ressources. Ainsi, la réunion de haut niveau de la CEEAC doit se pencher sur des solutions qui intègrent la gestion durable des ressources naturelles, la sécurité alimentaire, et la promotion de la coopération transfrontalière. Perspectives et engagements Les conclusions de cette rencontre pourraient générer des mécanismes de réponse collective, qui sont essentiels dans un monde où les défis sécuritaires transcendent les frontières nationales. Il est crucial que les États de la région se conforment à un calendrier d'actions concrètes et soutenues pour endiguer ce phénomène. Gilberto da Piedade Verissimo a souligné le besoin d'une approche intégrée : "Nous devons rassembler nos forces, nos ressources et nos expertises pour combattre efficacement cette menace qui sape l'avenir de nos peuples". Sa déclaration fait écho à l’appel croissant pour une gouvernance régionale collaborative, qui pourrait permettre une gestion plus proactive des tensions liées à la transhumance. Dans un contexte où les crises devront être traitées avec une vue d'ensemble, la CEEAC pourrait devenir un modèle de coopération régionale face à des défis complexes. Face à l’urgence, les prochains mois s’annoncent décisifs pour la stabilité et le développement durable de l’Afrique centrale.
Noël Ndong Notification:Non |