Afrique subsaharienne : la maladie du cancer va doubler dans deux décennies

Lundi 16 Mai 2022 - 11:45

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Le cancer est un problème de santé publique majeur en Afrique subsaharienne, qui touche une grande partie de la population, selon un article des scientifiques du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), publié dans The Lancet Oncology.

L’étude  du CIRC, publiée dans The Lancet Oncology, indique que le cancer figure parmi les trois principales causes de décès prématurés dans presque tous les pays de la région et est responsable d'un décès prématuré sur sept dans l'ensemble et d'un décès sur quatre dû à des maladies non transmissibles. Même si les taux d'incidence restent inchangés, la charge du cancer devrait presque doubler en Afrique subsaharienne au cours des vingt prochaines années en raison de la croissance et du vieillissement de la population, pour atteindre 1,5 million de nouveaux cas et un million de décès d'ici à 2040. Le rapport fait état d’un total estimé de 801 392 nouveaux cas de cancer et de 520 158 de décès par cancer en Afrique subsaharienne en 2020. Le cancer du sein féminin (129 400 cas) et le cancer du col de l'utérus (110 300 cas) sont responsables de trois cancers sur dix diagnostiqués chez les hommes et les femmes.

Les types de cancer les plus courants chez les femmes sont le cancer du sein  -première place dans vingt-huit pays -  et le cancer du col de l'utérus – dans dix-neuf pays. Alors que chez les hommes – dans quarante pays - , le type de cancer le plus fréquent était le cancer de la prostate (77 300 cas), suivi du cancer du foie (24 700 cas) et du cancer colorectal (23 400 cas). Le risque pour une femme d'Afrique subsaharienne de développer un cancer à l'âge de 75 ans est de 14,1% , avec le cancer du sein (4,1%) et le cancer du col de l'utérus (3,5%) qui à eux deux sont responsables de la moitié de ce risque. Pour les hommes, l'incidence e correspondante à l'âge de 75 ans est plus faible (12,2%), avec le  cancer de la prostate qui est responsable d'un tiers de ce risque (4,2%).

Investir dans les données localement

Pour surmonter le défi croissant dans la région, l’étude invite chaque pays à mettre en œuvre un programme de lutte contre le cancer dans le cadre de la planification sanitaire nationale et disposer de systèmes de surveillance de routine capables de suivre les progrès réalisés dans la mise en œuvre d'interventions spécifiques. L’auteur principal de l’étude, le Dr Freddie Bray, souligne l’importance d’investir dans les registres. « Une approche coordonnée de la mise en œuvre des stratégies nationales nécessite un investissement durable dans les registres, qui constituent le meilleur système de surveillance et fournissent des données sur l'incidence et la survie par type de cancer et par stade au moment du diagnostic », a-t-il déclaré. Les données locales provenant des registres du cancer de la région étant essentielles pour améliorer les résultats et sauver des vies. Selon le rapport, investir dans la principale source d'information - les registres du cancer fondés sur la population - doterait les différents pays des données continues nécessaires pour planifier et informer les services nationaux de lutte contre le cancer.

Noël Ndong

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