Afrique subsaharienne : un îlot de croissance dans un océan d’incertitudesJeudi 23 Octobre 2025 - 11:56 Malgré un environnement international marqué par la volatilité des prix des matières premières, la contraction de l’aide internationale et un durcissement des conditions de financement, l’Afrique subsaharienne continue d’afficher une résilience économique notable. Selon les dernières projections régionales, la croissance devrait atteindre 4,1 % en 2025, avant un léger regain attendu en 2026, soutenu par les réformes structurelles et une stabilisation macroéconomique progressive dans les grandes économies de la région. « La croissance africaine résiste, mais elle repose sur un équilibre fragile », analyse un économiste du Fonds monétaire international. « Le véritable défi est désormais de transformer cette résilience en durabilité ». Cette vigueur relative masque toutefois des fragilités profondes. La plupart des pays de la région cumulent des vulnérabilités monétaires, financières, budgétaires et extérieures. L’inflation, bien qu’en repli dans plusieurs États, continue d’éroder le pouvoir d’achat et de compliquer la conduite des politiques publiques. Dans un contexte où les coûts d’emprunt restent élevés et où les marges budgétaires sont limitées, la soutenabilité de la dette devient un enjeu majeur. L’Afrique centrale, carrefour stratégique sous surveillance Dans cette dynamique, l’Afrique centrale occupe une place singulière. Région riche en ressources - pétrole, minerais stratégiques, forêts -, elle se trouve au cœur d’une recomposition géoéconomique mondiale. Le Cameroun, le Gabon, le Congo et la Guinée équatoriale cherchent à concilier stabilisation budgétaire et diversification économique, tandis que la République démocratique du Congo, forte de ses ressources en cobalt et en cuivre, attire l’attention des grandes puissances dans la course à la transition énergétique. Cependant, les tensions sécuritaires persistantes, du bassin du lac Tchad à l’est de la RDC, et la montée des influences extérieures - Chine, Russie, Turquie, États du Golfe - soulignent les enjeux d’une compétition stratégique accrue. « Le contrôle des ressources critiques devient un enjeu de souveraineté et d’influence », note un chercheur en intelligence économique basé à Douala. Entre risques et opportunités Pour consolider leur résilience, les États doivent renforcer la mobilisation des recettes intérieures, moderniser leurs administrations fiscales et optimiser la gestion de la dette. Ces leviers demeurent essentiels pour financer les infrastructures, l’éducation et la transition énergétique, tout en réduisant la dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs. Dans un monde fragmenté, la trajectoire de l’Afrique subsaharienne se joue désormais sur sa capacité à transformer la résilience en puissance. Une ambition qui passe par la gouvernance, la sécurité et l’intelligence économique. Noël Ndong Notification:Non |










