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Samedi 18 Octobre 2025 - 17:05

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Du Moyen-Orient sont parvenues de bonnes nouvelles en milieu de semaine dernière. Au cours du sommet de Charm el-Cheick en Égypte, le 13 octobre, l’option de la paix l’a emportée sur celle de la guerre atroce qui opposait Israël et le Hamas depuis le 7 octobre 2023. La libération des otages et des prisonniers par les deux camps a donné lieu à des célébrations saluées comme le début d'un fragile mais nécessaire processus de pacification de la région.

Pour ce faire, les acteurs les plus en vue dans ce dossier, en particulier les Etats-Unis d’Amérique, l’Égypte, le Qatar et la Turquie, devront tout mettre en œuvre pour que l’espoir né de ce dénouement inespéré ne se heurte, comme par le passé, aux intransigeances des belligérants. Il est bien connu, en effet, que les combattants du mouvement palestinien et l’État israélien, ennemis de toujours, se rendent coup pour coup toutes les fois que les circonstances l’imposent. Ce qu’ils ont, par ailleurs, démontré les deux dernières années.     

Il s’avère toutefois que dans ce conflit à plusieurs ramifications, le chemin vers la paix est tortueux. Les victimes civiles de diverses attaques entre belligérants, les détenus palestiniens en détention longue durée dans les prisons de l’État hébreu, l’activisme des milices du Hamas et du Hezbollah libanais, les rapports conflictuels au sein des pays composant cet espace géographique aux multiples enjeux, les influences extérieures mues par des intérêts stratégiques et économiques ont achevé de transformer le Moyen-Orient en une zone de confrontation où se mêlent parfois apitoiement et cynisme.

La question que les uns et les autres se posent après la déclaration de fin des hostilités entre Tsahal et le Hamas est : c’est quoi la suite ? Au demeurant, l’aide humanitaire destinée à la population palestinienne franchit désormais plus facilement les points de passage à destination des bénéficiaires. Sous leurs tentes dressées dans les ruines de Gaza, la vie étant toujours plus forte que les épreuves qu’elle impose aux humains, les enfants et leurs parents retrouveront un peu de dignité.

Il restera le chantier de la reconstruction des édifices pour laquelle des appels ont été lancés aux « bonnes volontés » sans ignorer la reconstruction des états d’âme et des frustrations dont le poids symbolique peut peser bien plus lourd sur la balance des aspirations des deux peuples. Pour les Palestiniens, elle passe par la constitution d’un État représentatif dans lequel ils seront établis pour des millénaires. La reconnaissance de cette entité portée par les deux tiers du concert des nations va dans ce sens. Pour les Israéliens, cette reconstruction passe par le droit d’être reconnus en tant que nation par les voisins qui les entourent. Les soutiens à cette noble cause sont aussi nombreux.   

D’où le consensus partagé au sein de l’ONU par la majorité de ses membres de privilégier la solution à deux États. On aurait de ce fait apporté à l’humanité le souffle de tranquillité derrière lequel elle court depuis plusieurs décennies. Mais qui peut bien pousser à un tel résultat si ce ne sont les puissances citées plus haut, en tête desquelles se trouvent les États-Unis d’Amérique ? Au regard du rôle que ce pays joue sur cette question, le jour où il décidera de suivre cette voie-là, il entraînera avec lui le reste du monde et pourra, si l’on peut dire, crouler sous le poids de prix célébrant la paix et la vie.

Gankama N'Siah

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