Agriculture : José Graziano da Silva salue le projet d’horticulture de la fondation Slow Food

Mardi 18 Février 2014 - 11:45

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Le directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), José Graziano da Silva, qui est intervenu le 18 février à Milan, en Italie, estime qu’améliorer la nutrition et le développement durable grâce aux projets Slow Food de potagers en Afrique est un moyen de créer des opportunités pour les jeunes

José Graziano da Silva s’est exprimé lors du lancement du projet d’horticulture de la fondation Slow Food pour la biodiversité, qui permettra la création de dix mille nouveaux potagers en Afrique en faveur des jeunes. Saluant l’initiative, il a souligné que ce projet faisait partie d’une « mutation profonde », nécessaire pour accorder une large place à l’agriculture familiale, aux systèmes agricoles et alimentaires durables et à la transmission des savoirs traditionnels d’une génération à l’autre. Le projet a déjà permis de planter mille potagers au sein de plus de 350 communautés dans 38 pays.

« Des projets comme celui-ci montrent que des systèmes agricoles et alimentaires durables sont possibles si nous nous engageons tous – agriculteurs, chercheurs, écoles, étudiants, nutritionnistes, consommateurs et chefs cuisiniers », a déclaré le directeur général. « Les potagers produisent bien plus que de la simple nourriture. Ils favorisent l’intégration, enseignent le développement durable et offrent un espace où les jeunes d’aujourd’hui peuvent se retrouver, apprendre, partager et se construire un capital social », a-t-il ajouté.

Soulignant que les potagers ouvraient la porte « à des opportunités d’emplois décents et à une dignité de vie », José Graziano da Silva a estimé que cette initiative de développement était particulièrement appropriée pour l’année 2014, proclamée par l’ONU Année internationale de l’agriculture familiale placée sous l’égide de la FAO, et Année de l’agriculture et de la sécurité alimentaire en Afrique par l’Union africaine.

Il a fait remarquer que la population africaine est rurale aux deux tiers et que 3 Africains sur 4 ont moins de 25 ans. En outre, un quart environ des 842 millions de personnes souffrant de sous-alimentation chronique dans le monde vivent en Afrique. Pour lui, le continent doit miser sur l’inclusivité pour améliorer les conditions de vie.

« L’agriculture familiale est une voie d’intégration importante pour des millions de familles et de communautés rurales pauvres, et en particulier pour les femmes et les jeunes », a-t-il affirmé. « Durant des décennies, les agriculteurs pauvres ont été considérés comme un problème à résoudre. Mais là où les gouvernements ont été en mesure de leur offrir le soutien nécessaire et ont compris que les agriculteurs familiaux font, au contraire, partie de la solution, les résultats ont été prometteurs », a ajouté José Graziano da Silva.

La promotion de potagers locaux faisant intervenir des familles entières et transmettant le savoir-faire traditionnel et la culture de la nourriture d’une génération à l’autre pourrait contribuer à transformer les jeunes d’aujourd’hui en leaders de demain, acteurs des politiques et des décisions de sécurité alimentaire et de développement durable au niveau local, national et international.

En mai 2013, la FAO et l’organisation internationale Slow Food avaient convenu d’élaborer des actions conjointes visant à améliorer les moyens d’existence des petits exploitants et des agriculteurs en zone rurale. Dans le cadre d’un protocole d’accord sur trois ans, les deux organisations uniront leurs forces pour promouvoir des systèmes agricoles et alimentaires plus inclusifs à l’échelle locale, nationale et internationale.

Nestor N'Gampoula