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De la persistance des médicaments de la rue !Mardi 10 Juin 2025 - 14:53 Plusieurs raisons concourent à la vente des médicaments dans la rue, entre aures, sociales, économiques, culturelles. Et Si le mal n’est pas attaqué à sa racine, on ne le dira jamais assez, ce phénomène persistera et prendra des proportions inquiétantes dans un futur proche. On est sans ignorer que la porosité de nos frontières est sans nul doute l’une des causes de la persistance de ce phénomène. Car, des faux médicaments viennent le plus souvent de l’extérieur et traversent nos frontières avec la complicité de ceux-là même qui sont appelés à les garder scrupuleusement. C’est déjà là un problème grave. Notons que la démographie actuelle aux allures croissantes dans nos villes fait naître de nouveaux comportements qui n’existaient pas il y a près de trois à quatre décennies. Des familles nombreuses sont appelées chaque jour à faire face à des pathologies qui infectent leurs membres, d’où la naissance d'une certaine complicité avec des gestionnaires des « kiosques à médicaments » afin de les acheter à bas prix, quelle que soit leur origine. On le sait, tout médicament pharmaceutique quel qu’il soit provient de certaines essences forestières ayant des substances appropriées et qui sont transformées en des solutions soignantes dans des laboratoires spécialisés. Le pays a des forêts dans lesquelles l'on peut trouver ces essences, mais le vrai problème, c’est le manque de laboratoires certifiés et agrémentés par les services spécialisés pour produire des molécules qu’il faut. Un grand handicap au plan de la synergie qui doit exister entre les ressources économiques et les infrastructures scientifiques afin que ces médicaments passent de l’état primaire à l’état du produit fini, scientifiquement parlant. En clair, ce phénomène de la pharmacie par terre ou des médicaments de la rue est depuis longtemps ancré dans notre société. Donc il est difficile de l’éliminer par un simple revers de main. « Va voir chez Pambou, s’il a déjà ouvert son kiosque à médicaments pour m’acheter deux anti-inflammatoires », c’est ce genre de réflexe qui habite notre psyché, si l’on a une sensation de douleur quelconque. Encore qu’au niveau de nombreux coins réculés du pays, il y a un manque criant des officines pharmaceutiques officielles et comme la société a horreur du vide, ce sont des vendeurs à la criée des faux médicaments qui envahissent tous les endroits. Un habitant de Tsodjou, au fin fond des Plateaux, n'ira pas chercher un produit pharmaceutique à Ollombo-poste tandis qu’au village même, il y a un jeune qui se dit « docteur » et vend pêle-mêle des médicaments douteux. De même, un habitant d’un village enfoui dans la sous-préfecture de Bouanéla, dans la Likouala, ne se rendra pas facilement à Impfondo pour acheter un quelconque anti-inflammatoire. C’est la question de la proximité qui est soulevée ici. Encore que la paupérisation des ménages trouve là une bonne occasion de souhaiter bon vent à ce phénomène des « faux médicaments ». Ce qui est clair, si les vraies causes de ce phénomène ne sont pas attaquées, il persistera toujours sur toute l’étendue du territoire national avec des proportions dangereuses, car n’importe qui vendrait n’importe quoi avec des risques physiologiques que court la population. A bon entendeur, salut !
Faustin Akono Edition:Édition Quotidienne (DB) Notification:Non |