« ÄKÄ – Free voices of forest » : La France et le Congo chantent en chœur

Vendredi 16 Juillet 2021 - 13:39

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Trois artistes français ont rejoint le groupe Ndima, pour donner vie à une création musicale inédite entre l’univers musical français et celui des Aka, un des peuples autochtones du Congo. 

« ÄKÄ – Free voices of forest » est le nom que porte ce projet interculturel, qui rassemblera huit voix dont : la vocaliste Leïla Martial, le percussionniste corporel et pianiste, Rémi Leclerc, le percussionniste-bassiste vocal, Éric Perez ainsi que trois chanteuses et deux percussionnistes du groupe Ndima.

Cette collaboration promet une sensibilisation à grande échelle à la culture autochtone Aka sur le territoire congolais et ailleurs. Selon les organisateurs, « Aka, Free voices of forest » est une création autour des polyphonies de la forêt équatoriale, des percussions corporelles, du chant multi-timbral et de la transe. « La culture Aka fait partie de ces quelques cultures qui ont su préserver et entretenir des chemins d’équilibre. Leur voix est unique sur cette terre et ils sont porteurs d’un trésor culturel et d’une connaissance de la forêt hors du commun. Leur chant est un témoignage de cette connexion directe avec leur milieu naturel », a fait savoir la partie française dans un communiqué de presse.  

Ce projet s’étalera sur plus de deux ans et comprendra plusieurs étapes de travail, notamment un voyage immersif de Leïla Martial et Rémi Leclerc dans la forêt équatoriale congolaise au sein de la communauté Aka, la phase d’écriture et recherche de ces artistes français, des résidences de recherche et création avec les Aka et des tournées en France et en République du Congo en début 2022. « Nous sommes convaincus qu’il y a des codes mutuels à connaître pour pouvoir déployer une complicité artistique et humaine et mener un projet harmonieux où chaque partie sera motrice et investie », a-t-elle ajouté.

Au Congo, les tournées du groupe Franco-congolais, formé pour l’occasion commenceront par deux représentations et actions (expositions, conférences) à l’institut français du Congo et Pointe-Noire et se poursuivra par des représentations dans les localités du nord du pays notamment à Gamboma, Oyo, Owando, Makoua, Ouesso, Pokola, Mboua, Enyelle, Dongou et Impfondo.

Crée en janvier 2003 par Sorel ETA, chercheur et ethnologue congolais, Ndima est un groupe de chants et danses réunissant les artistes aka. Dans sa vision, il se propose de promouvoir et sauvegarder le patrimoine culturel des peuples autochtones aka menacés de disparition, en mettant en valeur à travers des spectacles et rencontres diverses les artistes d’origine aka, leurs danses et chants polyphoniques yodle, méconnus dans leur diversité et de favoriser par le biais de ceux-ci le rapprochement des peuples.

Dans son parcours musical, le groupe Ndima a réalisé plusieurs tournées à travers le monde, notamment au Congo, en France, en Suisse, en Italie, en Belgique, en Pologne, en Autriche, en Norvège, en Allemagne, en Hollande, en Guyane Française, en Amérique latine et en Malaisie. 

La démarche suivie par ce groupe s’inscrit dans le principe de développement durable et de l’éco-solidarité, qui reconnaît aux forêts habitées par les aka le rôle de poumon de la planète. Les Akas sont les derniers possesseurs d’un savoir ancestral qui inclut une pharmacopée que la science du XXIème siècle n’a pas encore découverte.

La préservation de ce patrimoine est ce que prône Sorel ETA, par le biais de diverses actions qu’il entreprend sur le plan national et international (concerts, stages sur les polyphonies vocales et polyrythmies aka…). « La crise de Covid-19 ne cesse de révéler nos faiblesses. La majorité des Congolais en est consciente. L’après Covid-19 doit nous permettre de corriger ces faiblesses et cela implique la participation de tous les Congolais, bantous comme autochtones », confiait-il à notre journal au début de la crise sanitaire liée au coronavirus.

Durly Emilia Gankama

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Les artistes français et quelques membres du groupe Ndima lors des répétitions Photo 2: La vocaliste française Leila Martial

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