Allemagne : l’Afrique au centre du contrat de coalition du nouveau gouvernementMercredi 7 Mai 2025 - 20:02 Le nouveau gouvernement allemand veut mener "une politique africaine qui soit à la hauteur de l'importance stratégique de l'Afrique". Friedrich Merz, le leader des conservateurs (CDU/CSU), est devenu le 6 mai le nouveau chancelier allemand. Il promet de "faire avancer" l'Allemagne en ces temps "de grande incertitude". La veille, il a paraphé le contrat de coalition de son nouveau gouvernement, une alliance entre la CDU/CSU dont il est le leader, et Lars Klingbeil, le leader des sociaux-démocrates du SPD. La feuille de route plaide pour de la réduction de l'immigration illégale, thème phare de la campagne électorale, ainsi que de politique étrangère et de relations commerciales. A la page 11 du document qui en fait un peu moins de 150, il est évoqué de l'Afrique : " Dans le cadre d'une nouvelle stratégie pour l'Afrique, il convient de préparer le renforcement de nos relations commerciales avec les États africains". Le contrat prévoit de "ratifier encore en 2025" les accords de partenariat économique introduits par le gouvernement précédent au Bundestag, la chambre basse du Parlement, avec la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Cameroun et plusieurs pays de la Sadc. Objectif : contrer "l'influence russe et chinoise" en Afrique L'Afrique revient dans un autre chapitre consacré à la politique étrangère du nouveau gouvernement. On peut lire : "Nous voulons une politique africaine qui soit à la hauteur de l'importance stratégique de l'Afrique". Ensuite, la grande coalition ambitionne de contrer "l'influence russe et chinoise en Afrique", soulignant l'importance de l'Union africaine comme partenaire. L’Allemagne s’engage aussi à "soutenir la mise en œuvre de la zone de libre-échange africaine [ avec] un accent particulier sur la stabilisation du Sahel et de la Corne de l'Afrique", particulièrement dans la lutte contre le terrorisme et les causes de l'émigration. La migration aura été l'un des principaux thèmes de la campagne électorale. Le contrat de coalition entend poursuivre les contrôles fixes aux frontières instaurées sous le précédent gouvernement, mais qui ne peuvent avoir lieu qu'en cas de menace pour le pays et de façon temporaire. Plus polémique, la volonté de refuser l'entrée au territoire allemand à certaines personnes, même à des demandeurs d'asile. Des refoulements qui auraient donc lieu "en concertation” avec les pays voisins de l'Allemagne. A noter que Berlin fait partie de l’espace Schengen. Rétropédalage pour la réforme de la naturalisation "La question de savoir si l'Allemagne pourrait déclarer une situation d'urgence afin de ne plus devoir appliquer ce droit européen est controversée. L'existence d'une telle situation d'urgence dans la situation actuelle n'est pas définitivement établie", écrit le journal Tagesschau. L’Allemagne connaît une baisse de demandes d'asile. Aussi le nouveau gouvernement veut-il limiter le regroupement familial. Ainsi, les personnes qui ne bénéficient que d'une protection subsidiaire ne pourront pas faire entrer leurs familles en Allemagne pendant deux ans. Enfin, Berlin devrait revenir sur la récente réforme de la naturalisation, qui avait fait passer le délai de demande de la nationalité allemande à trois ans de résidence. Ce délai doit repasser à cinq ans. Noël Ndong Notification:Non |