Opinion

  • Réflexion

Alors que …

Samedi 27 Janvier 2024 - 16:58

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Oui, disons-le sans l’ombre d’un doute : alors que la déstabilisation de la mer Rouge, où s’affrontent à fleurets plus ou moins démouchetés les milices Houthis que soutient l’Iran et les forces occidentales qui appuient plus ou moins directement Israël dans sa lutte contre le Hamas, provoque une crise économique sans précédent générée par la difficulté d’accès au canal de Suez par où passe une bonne partie du commerce international, ce qui se prépare quelques centaines de kilomètres plus à l’Est, dans le golfe Persique, fait planer sur l’économie mondiale tout entière la menace d’une crise infiniment plus grave sur laquelle on ferait bien de se mobiliser dès à présent.

Derrière le conflit qui oppose les Palestiniens et les Israéliens dans la bande de Gaza, causant la mort de centaines de milliers d’êtres humains, se dissimule, en effet, en réalité un affrontement avec l’Iran qui pourrait bien déboucher à plus ou moins brève échéance sur une guerre ouverte qui provoquerait la fermeture du détroit d’Ormuz par où passe l’essentiel du commerce pétrolier mondial. Avec, même si l’on n’évoque guère ce danger dans la sphère diplomatique, un recours plus ou moins direct à des armes nucléaires dont les conséquences seraient à tous égards dramatiques. Recours que les Israéliens, qui détiennent cette arme fatale, n’hésiteront pas à mener contre les Mollahs chiites iraniens qui eux-mêmes s’emploient depuis des décennies à s’en doter.

Imagine-t-on ce qui se passera à l’échelle mondiale si le conflit larvé qui oppose encore plus ou moins souterrainement l’Iran et Israël venait à éclater provoquant la fermeture simultanée du canal de Suez et du détroit d’Ormuz ? Au-delà de la crise économique et financière que génèreraient la non production et le non commerce des hydrocarbures dans cette partie de la planète, il dresserait à coup sûr les unes contre les autres les grandes puissances qui elles-mêmes détiennent des armes de destruction massive et se disputent plus ou moins clairement la gouvernance mondiale: Etats-Unis/Europe, Russie-Chine-Inde. Des affrontements plus ou moins directs qui eux-mêmes feraient courir à la communauté mondiale des dangers mortels.

Dans ce contexte pour le moins inquiétant, la solution qui s’impose est bien la mobilisation des pays du Tiers monde au sein de l’Organisation des Nations unies, le Tiers monde qui rassemble plus de la moitié de l’espèce humaine et qui, de ce fait, peut et doit avoir une influence très réelle sur la gouvernance mondiale. Exactement comme cela se constate aujourd’hui dans la lutte contre le dérèglement climatique et la protection de la nature dont le Sommet des trois grands bassins fluviaux et forestiers qui s’est tenu à Brazzaville, à la veille de la COP 28, a donné une idée aussi concrète que précise.

De façon claire, il y a désormais urgence. Urgence vitale à tous égards !

Jean-Paul Pigasse

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Notification: 

Non

Réflexion : les derniers articles