Alpha Blondy : « Je crois que les Africains méritent aussi d’être sauvés, non ? »

Les Dépêches de Brazzaville : Alpha Blondy, aujourd’hui au Camp des Loges, deux grands se sont rencontrés…
Alpha Blondy : je ne fais que 1,72 mètre, par contre, Zlatan est très grand, c’est vrai. (rires)

C’est la rencontre de deux grandes carrières, chacun dans votre domaine, mais aussi de deux hommes qui s’estiment…
C’est vraiment un très grand honneur que Zlatan m’a fait en m’invitant au Camp des Loges ainsi que tous les joueurs et les salariés du club. Je suis très ému et très honoré. Je suis venu avec deux de mes musiciens qui sont aussi aux anges. Je profite donc de votre micro pour remercier chaleureusement Zlatan pour son respect et sa grande humilité.

Vous êtes une star mondiale, écoutée sur tous les continents, mais c’est forcément agréable de savoir que ce grand joueur est fan d’Alpha Blondy ?
Vous savez, Dieu nous inspire. On fait ce travail avec des concerts dans tous les pays du monde, et je pense que c’est une grâce de trouver des oreilles attentives qui apprécient notre musique. Et le fait que ce soit le cas pour un grand monsieur comme Zlatan, c’est flatteur. La musique est un vecteur de partage, d’espoir, et je suis heureux de partager ça avec lui.

Êtes-vous amateur de football ? Du PSG ?
J’aime le football, mais je regarde surtout les grands événements comme la Coupe du Monde. Avec mon emploi du temps, j’ai rarement l’occasion de regarder des matchs. Je n’ai pas de club attitré, mais j’aime le beau football, donc le PSG ne peut pas me laisser indifférent.

À quelques milliers de kilomètres du Camp des Loges, les Éléphants de Côte d’Ivoire ont vécu un calvaire, hier, au Cameroun (1-4 lors de la deuxième journée des éliminatoires de la CAN 2015). Un match disputé sans Didier Drogba, qui a pris sa retraite internationale…
Je ne crois pas que ce soit à cause de ça. Le problème, c’est que les Éléphants sont divisés. La politique a divisé les footballeurs, au même titre que les musiciens. Donc, ça ne me surprend pas. On ne peut pas aller à la victoire lorsqu’on est divisé.

On connaît votre engagement pour la Côte d’Ivoire, mais également pour l’Afrique dans son ensemble. L’épidémie d’Ebola qui frappe le continent est une souffrance pour vous…
Oui, bien sûr. Et surtout de voir que la communauté internationale se sent impuissante. Mais si les puissants de ce monde se sentent impuissants, comment doit-on se sentir, nous les Africains ? Une fois de plus, on ne peut que se fier à Dieu pour qu’un vaccin soit trouvé. Ou alors que le vaccin mis au point par les Américains pour sauver leurs deux médecins soit mis à disposition des Africains. Je crois que les Africains méritent aussi d’être sauvés, non ? Et puis, on peut s’interroger sur les 200 millions de dollars que la communauté internationale veut consacrer à la lutte contre Ebola. Qu’on me parle de 4 ou 5 milliards de dollars, là, je dis OK. Mais 200 millions, ce n’est pas à la hauteur de cette pandémie unique au monde.

Justement, avec les avions et les millions de voyageurs qui sillonnent le globe, c’est un problème mondial, ce n’est pas uniquement un problème africain…
Exactement. Et quand Ebola rentrera en Europe, ils ne consacreront pas 200 millions, mais 200 milliards de dollars. Alors pourquoi ne pas mener un combat à la hauteur dès aujourd’hui ? Stoppons cette épidémie dès maintenant et sauvons des milliers et peut-être même des millions de vies. Le premier droit de l’homme, c’est le droit à la vie. Alors que les grands défenseurs des droits de l’homme se mobilisent et remettent l’homme, d’où qu’il vienne, au centre de leurs préoccupations.