Alphabétisation : redonner espoir à tous

Vendredi 13 Mai 2022 - 13:37

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Le groupe scolaire Miracle est une petite école, nichée sur le Plateau des 15 ans, à Brazzaville. Elle recense près d’une centaine d’élèves entre l’école primaire, le collège et la filière d’enseignement « hôtellerie ». Son président directeur général, Christian Ebale, a fait le choix de poursuivre une initiative émanant de l’Etat. Le volet financier de cette action d’alphabétisation n’en demeure pas moins le nerf de la guerre.

Un candidat passera le mois prochain son Brevet d’études du premier cycle, après avoir réussi avec un franc succès des années avant son Certificat d’études primaires et élémentaires (CEPE) adultes. Il était analphabète car ayant quitté l’école à l’âge de 8 ans. « C’est le plus doué », s’enthousiasme Christian Ebale.

Non sans fierté, le dirigeant promoteur d’une cinquantaine d’années a repris à son propre compte la démarche de rescolarisation initiée par le gouvernement, il y a environ une décennie. Ce travail lui tenait à cœur : apporter une aide à un public analphabète ou ayant un niveau trop faible ne lui permettant pas d’avancer dans la vie. 

Cette action rassemble des femmes et des hommes de tout âge, de catégories professionnelles différentes, nourrissant un seul but : apprendre à mieux parler et/ou écrire la langue française. Tous ont une motivation : un militaire l’a fait pour des raisons personnelles, des femmes de ménage pour échanger davantage avec leurs patrons expatriés, ou encore des artisans et commerçants pour développer leur marché, et donc leur communication avec les clients.

Ces cours d’alphabétisation s’adressent à une dizaine de candidats, à chaque session. Ils demandent une certaine discipline et régularité et ont lieu trois fois par semaine. Deux formations distinctes sont proposées : une formation courte de trois mois ne prévoyant pas d’examen et une autre, plus longue de six à neuf mois, sanctionnée par le CEPE adultes. L’an dernier, cinq ont été présentés à ce premier diplôme offrant l’accès au collège.

Malgré sa charge de travail, Christian Ebale tient à réserver un peu de son temps libre à l’alphabétisation. En effet, directeur général du tourisme et hôtellerie au ministère du Tourisme depuis 1991, il est enseignant vacataire à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature, chargé des cours de techniques d’accueil marketing touristique et d’écotourisme. Il gère également l’école hôtelière, un centre de formation qualifiante à Poto-Poto.

L’idée est « de transmettre à la nouvelle génération ce que j’ai appris », explique-t-il, avec un souci majeur de « ne pas laisser au bord de la route des personnes, quelles que soient leur race, leur ethnie ».

Myriam Mounier

Légendes et crédits photo : 

Christian Ebalé souhaite relancer les cours d’alphabétisation/DR

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