Art-Culture : l’exposition Kiébé-Kiébé prend ses quartiers à la Havane à Cuba

Mercredi 3 Décembre 2014 - 16:36

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Le Kiébé-Kiébé, une danse initiatique pratiquée dans trois départements de la République du Congo (Cuvette, Cuvette-Ouest et Plateaux) fait l’objet d’une exposition internationale ouverte le 2 décembre à la Casa de Africa, à la Havane (Cuba), où elle s’étendra jusqu’au 2 février avant de se poursuivre dans la ville de Santiago.

Deuxième édition du genre après la première organisée l’an dernier à l’université de Salvador de Bahia, en terre brésilienne, cette exposition dont l’inauguration a été placée sous l’égide du président de la République, Denis Sassou N’Guesso, s’inscrit dans le cadre de la politique d’ouverture du Congo au monde.

Témoignage des échanges culturels entre Cuba et le Congo Brazzaville, cette exposition est une consécration de l’amitié Congo-Cuba qui repose sur des liens historiques, à en croire l’historien cubain, Eusebio Leah Spengler, une amitié  basée sur des fondements sûrs, notamment avec le sang de soldats cubains versé pour la lutte de libération des peuples africains. Un élan de solidarité et d’amitié du peuple cubain pour l’Afrique  renforcé lors de la déclaration, dans certains pays africains, de la meurtrière maladie à virus Ébola.

Présent à l’ouverture de cette exposition, le ministre congolais de la Culture, Jean Claude Gakosso a présenté et défini le choix de Cuba pour cette exposition comme un moment de consécration des liens culturels qui unissent les peuples Congolais et Cubains. Car, a-t-il précisé,  les personnes de plus de cinquante ans d’âge au Congo ont quelque chose de Cuba quant à la lutte de libération des peuples ; au professionnalisme de ses cadres et surtout à son immense diversité culturelle.

Connaissance du Kiébé-kiébé

Le kiébé-kiébé, d’après certaines études est une tête polychrome utilisée comme haut de masque à l’occasion de la danse rituelle. Cette tête qui présente un masque souvent double ou triple émerge d’un gorgerin qui l’engonce. Aussi, elle surmonte une tige taillée en forme de pieu large et court qui permet de la fixer sur une sorte de costume ou robe, de fibre de raphias, recouvrant le danseur. Les têtes de Kiébé-kiébé ont des traits stéréotypés et sont recouvertes d’un réseau d’incisions exécutées à champlever par les sculpteurs, formant un décor géométrique, inspiré des scarifications tribales des tribus koyo ou mbosi, deux peuples de la Cuvette congolaise qui ont perpétué cet art.

La danse initiatique Kiébé-kiébé, a déclaré Abraham Constant Ndinga Mbo, professeur titulaire des universités en histoire et civilisations africaines, n’est pas une danse profane, malgré l’aspect spectacle qu’offrent parfois ses pratiquants.  Elle est une danse sacrée, une danse d’initiés, a-t-il poursuivi.

Il est prévu au cours de cette exposition, des ateliers et des témoignages sur la danse devenue de portée internationale. Deux conférenciers à savoir les professeurs Abraham Ndinga Mbo et Luc Acka Evy sculpteront les contours de la danse initiatique. Par ailleurs, le préfet de la Cuvette, Cebert Iboko Onanga et le professeur Hervé Iloky, produiront des témoignages sur les vertus et la pratique de cette danse.

L’exposition de la Havane présente le répertoire complet de la danse. Le vernissage retrace la phase initiatique, les actions des différents acteurs ainsi que le sacre de la danse festive. Sur un écran géant se transmet, par ailleurs, la partie finale couronnée de danse populaire.

Les Dépêches de Brazzaville