Artisanat : valoriser le raphia avec le tissu africain et former les jeunes à se prendre en charge

Mercredi 20 Novembre 2013 - 16:45

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Ce sont les objectifs que se sont fixées Honorienne Massamba et l’Association Lyziba. Infirmière, Honorienne préfère la couture qui lui permet d'être en accord avec elle-même. Elle travaille actuellement le raphia

Avec le raphia, Honorienne confectionne des habits pour enfants, hommes et femmes, chapeaux, sacs, sandales, chaussures. Ses ensembles sont réalisés à partir de raphia et de tissu africain. La passion  pour cet art l’a conduite dès l’âge de 10-12 ans vers des sœurs religieuses qui lui ont appris la couture. « La couture, c’est mon premier métier, je le respecte beaucoup. J’ai commencé à tenir la somme de dix mille francs et plus en classe de CM1, cela me surprenait », confie-t-elle. Parlant de certains mélanges, elle évoque celui du raphia au tissu africain, négligé jadis mais qui semble cristalliser aujourd'hui l’attention de nombreux confectionneurs. Désormais, Africains et étrangers arborent des tenues faites à partir du raphia.

Ses lieux d’approvisionnement sont Djambala, Impfondo et parfois Kinshasa : Honorienne établit une différence dans le raphia. La qualité du Congo-Brazzaville, qu’elle trouve très tendre, permet un alliage avec certains tissus modernes. Il est utilisé pour les tenues alors que le raphia de Kinshasa est réputé dur et sert dans l’habillage des sandales, chaussures, sacs et chapeaux. 

Honorienne dirige l’association « Lyziba » composée de sept femmes et quatre hommes, qui existe depuis 2008. L’association œuvre à la formation des jeunes filles mères, hommes et femmes âgés dans divers domaines : la couture, l’artisanat ou l’agriculture.

Mais « Lyziba » est confrontée au manque de matériel et aux difficultés financières. C'est pourquoi la présidente sollicite une aide auprès du gouvernement congolais afin qu'il fournisse à l'association des machines à coudre. « Nous avons actuellement douze apprenants mais le matériel nous fait vraiment défaut. Autrement, on pourrait recevoir plus d’apprenants. Notre vision est de sortir des grands stylistes à l’instar de Gladys Yombi qui est notre produit et qui possède son propre atelier », poursuit Honorienne.

L’association compte élargir cette vision dans différents départements du Congo, et former les jeunes à la mécanique et la menuiserie. Honorienne invite les jeunes à entreprendre un ou deux métiers. « L’apprentissage, dit-elle, c’est quelque chose qu’on ne peut pas piller, il demeure en soi, l’intelligence disparaît si et seulement si la personne meurt. »

 

 

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Honorienne Massamba travaille , Photo 2 : Le raphia et le tissu africain ( crédit photo)