![]() Assemblée nationale : Vital Kamerhe quitte le perchoirMardi 23 Septembre 2025 - 14:35 Pris en étau par un groupe de députés frondeurs déterminés à obtenir son départ, Vital Kamerhe, visé par une pétition ayant recueilli 262 signatures – bien au-delà du seuil requis –, n’avait d’autre issue que de rendre le tablier. Le désormais ex-président de l’Assemblée nationale a présenté sa démission, séance tenante, lors de la plénière du 22 septembre, initialement convoquée pour examiner les différentes pétitions contre les membres du bureau. Prenant de court ses collègues prêts à en découdre, Kamerhe a préféré capituler pour éviter un débat houleux en plénière suivi d’un vote aux allures d’humiliation. Conscient que son sort était scellé et que les griefs formulés à son encontre tenaient la route, il a choisi de se retirer plutôt que de subir une déchéance publique. Ni le président Félix Tshisekedi ni le secrétaire général de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) n'ont été en mesure de le tirer du gouffre. Le député Crispin Bindule, initiateur de la pétition, n’a pas mâché ses mots pour accabler l’ancien président de l’Assemblée nationale. « Je peux dire qu’il a fui le combat. Il soutenait que les griefs soulevés dans notre pétition étaient infondés. Nous aurions préféré l’affronter en plénière et soumettre la pétition au vote. Aujourd’hui, nous nous félicitons, car celui qui démissionne reconnaît ses fautes », s'est-il réjoui. Cependant, cette démission n’est pas sans répercussions politiques. Pour plusieurs analystes, elle annonce une recomposition des forces au sein de l’Union sacrée de la nation, sur fond de tensions grandissantes entre l’Union pour la nation congolaise (UNC) et l’UDPS, les deux principales formations de la majorité parlementaire. Tshisekedi-Kamerhe, fin d'une idylle politique ? L’alliance stratégique entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe semble vaciller, avec en toile de fond le risque de répercussions sur l’équilibre institutionnel. Cette rupture, bien que non officialisée, traduit un profond malaise entre deux anciens alliés, dont la collaboration marquait jusqu’ici un socle important de la majorité parlementaire. Dans le Sud-Kivu, bastion électoral de Vital Kamerhe, sa démission est perçue comme un coup dur, une mise à l’écart orchestrée par ses anciens partenaires politiques, notamment le président Tshisekedi. Le risque de voir cette province basculer dans l’opposition, portée par un regain de leadership local, est réel. Les dés semblent désormais jetés pour Kamerhe dont les prises de position divergeaient de plus en plus de la ligne présidentielle. Pour de nombreux observateurs, sa chute va inévitablement affaiblir le poids politique de l’UNC au sein de l’Union sacrée et dans les futures négociations d’équilibre. En toile de fond, le président Tshisekedi, bien que juridiquement en retrait de ces manœuvres parlementaires, devra désormais composer avec un allié pouvant se muer en potentiel adversaire. Si l'on n'y prend pas garde, Kamerhe pourrait cristalliser les frustrations de plusieurs courants déçus, en quête d’une nouvelle figure d’opposition crédible. Sylvain Andema Légendes et crédits photo :Vital Kamerhe / DR Notification:Non |