Augmentation de la violence en Afrique : Washington accuse Moscou

Vendredi 20 Janvier 2023 - 11:45

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 Les États-Unis ont accusé au Conseil de sécurité des Nations unies le groupe paramilitaire privé russe Wagner de l’augmentation de la violence dans la région du Sahel et en Afrique de l’Ouest.

Le représentant permanent adjoint des États-Unis auprès de l'Organisation des Nations unies (ONU), Richard Mills, a accusé Wagner de n'avoir pas pu empêcher la violence extrémiste, d'avoir commis des violations des droits de l'homme et mis en danger la sécurité du personnel onusien et des forces de maintien de la paix. La crise humanitaire, politique et sécuritaire dans la région du Sahel a provoqué la hausse de la violence extrémiste, selon lui. Il a également exprimé la profonde préoccupation des États-Unis quant au recul de la démocratie dans le Sahel, ajoutant que les pays de la région devraient être gouvernés par des responsables civils portés au pouvoir par le biais d'élections démocratiques. L'ambassadeur adjoint britannique auprès de l'ONU, James Kariuki, a souligné les problèmes de sécurité au Mali, au Burkina Faso et dans le bassin du lac Tchad et a exprimé sa crainte que l'instabilité se propage aux pays d'Afrique de l'Ouest. "Le groupe Wagner joue un rôle important dans l'instabilité de la région. Il fait partie du problème et non de la solution", a-t-il ajouté. 

Pour la diplomate française Isis Jaraud-Darnault, les "méthodes" de Wagner sont totalement inefficaces dans la lutte contre le terrorisme. Elle a attiré l'attention sur l'effet "odieux" et dévastateur des violations des droits de l'homme de Wagner, y compris le meurtre présumé de plus de trente civils au Mali et le pillage des ressources naturelles. Les allégations de Washington ont été rejetées par une diplomate russe, Anna Evstigneeva, représentante permanente adjointe de la Russie auprès de l'ONU. Moscou avait signé des accords d'entraide avec le gouvernement de transition au Mali et avec d'autres pays africains, selon elle, soulignant que ces accusations étaient destinées à "diffamer l'aide de la Russie au Mali". La Russie, a-t-elle poursuivi, était également préoccupée par la menace terroriste dans la région, les conflits ethniques et intercommunautaires, le crime organisé et l'augmentation du trafic de drogue, ainsi que le meurtre d'un grand nombre de civils par des groupes armés au cours de la deuxième moitié de 2022.

Le directeur adjoint de l’ONU pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, Giovanie Biha, a déclaré, de son côté, que la sécurité dans une grande partie de la région s'est à nouveau détériorée en raison des activités de groupes armés, d'extrémistes et d'organisations criminelles. Dix mille écoles ont été fermées dans la région du Sahel et des millions d'enfants sont privés de leur droit à l'éducation, et environ sept mille centres de santé ont été fermés, a-t-elle expliqué.  Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a révélé que 18,6 millions de personnes sont confrontées à une "insécurité alimentaire" dans la région et qu'à la fin de juin 2022, 5,6 millions de personnes se sont ajoutées à ce nombre. Le Burkina Faso, le Niger et le Nigeria sont les pays les plus touchés.

Noël Ndong

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