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Baisse du niveau scolaire, culpabilité de certains parents établie !

Lundi 24 Octobre 2022 - 13:45

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Ce billet part d’un constat que nous ne cessons de faire, il y a de cela près de cinq ans, dans certaines grandes agglomérations de notre pays. De nombreux parents d’élèves sont passés maîtres dans la complaisance, négociant le passage de leurs enfants en classe supérieure sans le niveau scolaire requis. Voyons comment cela se passe, alors.

Premièrement, il y a eu ces dernières années comme un exode d’élèves qui quittent l’enseignement privé pour l’enseignement public, suite à diverses raisons qu’il n’est pas question pour nous d’énumérer ici. Ces élèves qui repartent à l’enseignement public « trichent » sur leurs transferts en mettant des niveaux qu’ils ne méritent pas. Cela est l’œuvre des parents qui sont en complicité avec des écoles privées. Il n’est pas rare de voir un enfant qui a repris la classe de 5e se retrouver facilement l’an prochain dans une école publique en classe de 3e. Bizarre !

Le deuxième aspect résulte des différentes émulations scolaires de fin d’année scolaire qui sont devenues un « vrai fonds de commerce ». Des parents acceptent d’acheter des notes à leurs enfants en glissant de l’argent soit aux enseignants, soit à certains responsables afin que ceux-ci soient cités parmi les meilleurs lors de ces émulations. Et au final, ces enfants-là passent tous en classe supérieure sans niveau réel. Alors à qui la faute dans ces conditions ?

Le troisième aspect, encore plus dangereux que les deux premiers, est le fait que toutes les années, certains parents changent d’école à leurs enfants en fustigeant le mauvais enseignement de l’établissement précédent parce que leurs enfants ont obtenu des résultats très médiocres à la fin. Pire encore, ces parents trichent sur le niveau scolaire des enfants, en obligeant la nouvelle école de les mettre en classe supérieure. Un enfant qui a repris le CM1 peut curieusement se retrouver en classe de 6e dans une autre école d’à-côté comme s’il était admis à son CEPE l’an dernier.

 A dire vrai, quelles que soient les conclusions auxquelles les états généraux de l’enseignement aboutiront s’ils sont tenus, et si certains parents continuent de briller par ces agissements « immoraux », il serait très difficile de rehausser le niveau scolaire des élèves. Et pourtant, en plus des états généraux de l’éducation que tout le monde souhaite, les pouvoirs publics ont toujours mis des bouchées doubles pour restaurer le niveau scolaire.

Cette question du niveau scolaire sans tricherie et de la valeur de l’éducation est bien théorisée par le sociologue Olivier Reboul dans son ouvrage « Les valeurs de l’éducation » car, apprendre n’est pas synonyme de tripatouillage, c’est plutôt élever et s’élever, parce que l’école sans tricherie permet à l’enfant de se construire librement un avenir. Et l’éducation bien réussie constitue un socle du développement d’un pays.

 

Faustin Akono

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Édition Quotidienne (DB)

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