Le semi-analphabétisme et la pauvreté font le lit des faux pasteurs

La sempiternelle problématique de la difficulté de trouver un emploi pour des jeunes chômeurs et la question récurrente du décrochage scolaire y compris la paupérisation de certains ménages donnent trop d’opportunités aux pseudo-pasteurs et prophètes de « créer » des sectes religieuses pour mieux exploiter ces paisibles citoyens en difficulté.

Ces milieux de culte sont en passe de devenir des lieux de consolation sociale et de réconfort pour tous ceux-là qui sont dans la précarité de toute nature. « Il faut venir prier pour que le Tout Puissant trouve de l’emploi à tes enfants qui sont au chômage », propos d’un pseudo-pasteur à un parent d’enfants au chômage. Ce pasteur est à peine sorti d’un pays limitrophe.

En clair, l’oisiveté et la paupérisation sont des occasions pour une affluence inouïe des jeunes chômeurs et des familles démunies dans des sectes religieuses dont nombreuses ne sont même pas reconnues par des pouvoirs publics. Oui, la précarité est une grande fragilité qui ouvre largement les oreilles des chômeurs aux mensonges de tout genre desdits hommes de Dieu. Encore que ces fameux apôtres sont devenus des meilleurs agents publicitaires qui font passer des spots évoquant des fidèles qui ont eu du boulot parce qu’ils se sont confiés à eux.

L'on assiste ici et là à la pullulation des assemblées religieuses de tout genre, spécialisées dans l’accueil permanent des jeunes fidèles et des ménages démunis pour leur inculquer tout ce qui les réconforte psychiquement et mentalement. En réalité, ce sont des « arnaqueurs déguisés en des religieux » à la recherche du gain facile sur le dos des chômeurs désespérés. A bien scruter, l'on se rend compte que ces « sauveurs » capables de créer des miracles en offrant des emplois aux jeunes chômeurs et aux familles en souffrantce n’ont pas une réelle connaissance de la chose théologique. Ils s’autoproclament hommes de Dieu pour des besoins du ventre.

A Brazzaville, tout comme à Pointe-Noire, on ne peut plus dépasser quinze à vingt parcelles d’habitation sans voir un lieu de culte bondé de jeunes chômeurs à qui l'on repète sans cesse « priez beaucoup pour que l’emploi vienne à vous ! ». Quelle duperie!

Et comme « les oreilles d’un malade cherchent toujours à entendre toute causerie sur un remède approprié », dit un proverbe africain, ces lieux de culte sont envahis par des chercheurs d'emploi et de guérison. Ces pseudo-pasteurs leur promettent vents et merveilles en leur demandant même d’apporter leurs dossiers afin qu’ils les bénissent. 

Ces hommes de Dieu ont laissé de côté l’un des versets bibliques qui poussent des gens à mouiller le maillot dans des activités créatrices d’emplois, oubliant que le tout s’arrache socialement par la sueur de son front.  En clair, le semi-analphabétisme et la pauvreté des jeunes fidèles chômeurs et des familles démunies font le lit des pseudo-apôtres aujourd’hui. Pour se rendre compte, il suffit de fréquenter ces milieux de culte pour bien cerner leur narratif actuel: « Venez prier, car le travail et la fortune sont au bout de la prière ». Ce n'est pas sérieux.

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