Barkhane : Emmanuel Macron : aucune réduction des effectifs français « dans l'immédiat »

Mercredi 17 Février 2021 - 13:00

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En marge du sommet du G5 Sahel qui s'est déroulé au Tchad, le président français a laissé entendre que son pays ne comptait pas réduire « dans l'immédiat » la présence des soldats dans la région.

Le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron, veut « décapiter » les groupes armés djihadistes au Sahel. Il n'avait pas l'intention de réduire pour l'intant les effectifs français de l'opération Barkhane. Mais « des évolutions, sans doute, significatives seront apportées à notre dispositif militaire au Sahel en temps voulu, mais elles n'interviendront pas dans l'immédiat, car elles seront d'abord le fruit d'une discussion collective avec nos partenaires sahéliens [...] et seront fonction des résultats obtenus et du degré d'engagement effectif de nos partenaires »,-a-t-il rassuré, lors d'une conférence de presse à l'Elysée, en marge du sommet du G5 Sahel qui a réuni, le 15 février, 5 pays ( Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie et Tchad) de la région.

Le bilan de ces derniers mois

Lors du sommet de N'Djamena, les participants ont a dressé un bilan des actions menées depuis le sommet de Pau. Une autre réunion des chefs d'Etat du G5 Sahel se tiendra au printemps et un sommet « avant l'été pour faire un point sur l'ensemble de ces piliers », a précisé le président de la République française. Parlant du bilan, « nous avons réussi à obtenir de véritables résultats dans la zone des trois frontières (entre le Mali le Niger et le Burkina Faso). [L'Etat islamique dans le Grand sahara] a perdu son emprise et subi de nombreuses pertes », a souligné Emmanuel Macron, mais le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (Gsim) continue de revendiquer de multiples attaques, a-t-il rappelé, promettant « une action renforcée pour essayer d'aller décapiter ces organisations [...] dont la plus haute hiérarchie continue à nourrir un agenda djihadiste ».

Le chef d'Etat français considère le sommet de N'Djamena comme « un moment d'amplification de la dynamique militaire ayant comme objectif de renforcer les acquis dans la région des trois frontières », citant « le déploiement du bataillon tchadien […] qui sera positionné dans les prochains jours dans la région et qui viendra compléter le dispostif Barkhane », et saluant « la décision forte et courageuse » de son homologue tchadien, Idriss Déby Itno, « de mettre à la dispostion de la zone 1200 soldats pour « conforter la force du G5 Sahel ». Il a remercié les pays européens qui participent à l'opération Takuba, acceptant ainsi « de mutualiser le risque du sacrifice ultime que prennent nos soldats ».

Les perspectives d'un proche avenir 

Emmanuel Macron a annoncé le « réengagement de la nouvelle administration américaine, avec un message vidéo du secrétaire d'Etat Blinken », ainsi que le réengagement algérien et marocain, « important pour la stabilité de la région ». Pour lui, « un retrait français, retirer massivement les hommes, qui est un schéma que j'ai étudié, serait une erreur, [et il serait] paradoxal d'affaiblir notre dispositif au moment où nous disposons d'un alignement politique et militaire favorable à la réalisation de nos objectifs », tout en restant ouvert à une baisse progressive de la présence militaire française au Sahel : « Dans la durée et au-delà de l'été », il souhaite « travailler avec nos partenaires pour une évolution de notre présence , ininterrompue depuis 2013 au Sahel » , soulignant cependant la nécessité de « donner une perspective aux populations du Sahel», et appelant à un « deuxième sursaut : celui du retour de la sécurité et des services aux populations », à travers « une impulsion au plus haut niveau » des Etats concernés.

Noël Ndong

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