Barkhane : l’armée française accusée de bavure par l’ONU, la France conteste

Mercredi 31 Mars 2021 - 13:00

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Paris conteste une enquête de l’ONU qui accuse l’armée française d’avoir tué 19 civils en janvier dernier.

Le 3 janvier dernier, l'armée française annonçait avoir abattu des djihadistes au cours d’une opération au centre du Mali. Elle est accusée par un rapport de l’Organisation des Nations unies(ONU) d’avoir éliminé 19 civils, lors d’une frappe aérienne au Mali. Paris a contesté en bloc les conclusions de l’enquête de l’ONU. Elle confirme avoir frappé uniquement des djihadistes, au cours de cette frappe de Janvier 2021, dans le village Bounti. Des témoins et une association locale auraient attesté la mort de civilsau cours d’un mariage.

Dans le rapport, la division des droits de l’homme de la Minusma aurait affirmé « en mesure de confirmer la tenue d'une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe une centaine de civils, parmi lesquels se trouvaient cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma [ affiliée au Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, alliance jihadiste elle-même affiliée à Al-Qaïda] ». Le groupe touché « était très majoritairement composé de civils qui sont des personnes protégées contre les attaques au regard du droit international humanitaire », explique la Minusma. Au moins 22 personnes auriaent été tuées, dont trois des membres présumés de la Katiba Serma. Dix-neuf seraient mortes sur le coup, trois autres au cours de leur évacuation, affirme le document. 

La France ne varie pas dans sa version des faits

Le ministère des Armées conteste ce rapport de l’ONU, qui l’accuse de bavure au Mali. Elle émet également « de nombreuses réserves » sur cette enquête, maintenant « avec constance et réaffirmant avec force [que] le 3 janvier, les forces armées françaises ont effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel », émettant d’ailleurs « de nombreuses réserves quant à la méthodologie retenue,[ elle]  ne peut considérer que ce rapport apporte une quelconque preuve contredisant les faits tels que décrits par les forces armées françaises », peut-on lire dans son communiqué. La Minusma "recommande" aux deux parties, malienne et française de diligenter « une enquête indépendante, crédible et transparente », et préconise d'examiner les processus préalables aux frappes, voire de les modifier. Elle exige également aux deux parties de chercher à établir les responsabilités et d'octroyer, le cas échéant, une réparation aux victimes et à leurs proches.

 

Noël Ndong

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