Belgique : publication d’un jalon de recherche du projet « Résolution-Métis »

Mercredi 10 Mai 2023 - 17:30

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En Belgique, depuis fin 2019, les Archives de l’État répertorient l’ensemble des dossiers individuels et généraux qui permettent de retracer les parcours individuels et collectifs des métis issus de la colonisation.

 

Le 8 mai , les Archives de l'État ont dressé le bilan du travail accompli et les perspectives en présence de la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, de la ministre de la Coopération au développement, Caroline Gennez, et du secrétaire d’État chargé de la politique scientifique fédérale, Thomas Dermine.

Depuis le 1er septembre 2019, dans le sillage de la « Résolution relative à la ségrégation ciblée subie par les métis issus de la colonisation belge », rappelle-t-on, les Archives de l’État dirigent une étude à grande échelle sur l’histoire des métis intitulée « Résolution-Métis ». « La recherche en cours repose avant tout sur une cartographie des nombreuses collections d’archives qui permettent de reconstituer les histoires personnelle et collective des métis nés dans le contexte de la colonisation belge », indique-t-on.

Ainsi, plusieurs initiatives ont été prises dans ce sens, dont la publication d’un  jalon de recherche, d’une quarantaine de pages, qui a pour ambition de rendre intelligible un paysage archivistique complexe et de présenter, de manière accessible, les principales collections identifiées à ce jour. Ce jalon est voué à être complété et augmenté au gré des découvertes de nouveaux fonds et collections d’archives. Il met l’accent sur les séries de dossiers individuels et les dossiers contenant des données personnelles concernant les métis ou leurs parents.

Dans sa première partie, ce jalon de recherche offre une série d’informations générales sur la consultation des archives, les modalités d’introduction d’une demande auprès de l’équipe, etc. Dans sa seconde partie, le jalon offre d’abord un aperçu global du paysage archivistique complexe, avant de donner quelques conseils pour la lecture de dossiers d’archives et de proposer au lecteur des tableaux donnant un aperçu synthétique des différentes collections et du type de données qu’elles sont susceptibles de contenir. Viennent enfin les notices présentant chaque série de dossiers ou fonds.

266 demandes de recherche reçues

Depuis le début du projet « Résolution-Métis », fin 2019, les Archives de l’État ont expliqué avoir reçu plus de 250 demandes de recherche émanant de métis et de descendants qui se posent des questions sur leurs origines et l’histoire de leur famille. Ces demandes émanent autant de métis se trouvant en Belgique ou ailleurs dans le « Nord global » que de métis résidant dans les actuelles Républiques du Congo, du Rwanda et du Burundi.

Une étude historique à présenter au Parlement en février 2026

Selon Les Archives de l’Etat belge, il est souvent difficile de s’orienter dans l’enchevêtrement des « archives coloniales » où on retrouve des archives publiques produites par l’État colonial et des archives privées produites par des acteurs privés tels que des associations, des entreprises ou des congrégations religieuses, qui sont dans des états de conservation, de classement et d’accessibilité très variables. « Les sources permettant de documenter l’histoire des métis sont également très dispersées géographiquement. Elles sont conservées aux Archives générales du royaume ou au sein d’autres institutions en Belgique et ailleurs en Europe, mais aussi en Afrique. Cartographier ces archives doit permettre à la fois de mieux répondre aux questions que se posent encore de nombreux métis à l’heure actuelle, mais aussi de produire une étude historique globale qui sera présentée au Parlement à l’issue du projet Métis, en février 2026 », indique l’institution.

Bien d’autres collections, conservées aux Archives de l’État ou auprès d’autres institutions, doivent également être mobilisées, afin de reconstituer, dans la mesure du possible, les parcours individuel et collectif des métis.

De nombreux métis séparés de leur famille pendant la colonisation

Pendant la période coloniale, rappelle-t-on, de nombreux métis ont été séparés de leur famille lorsqu’ils étaient enfants et ensuite placés, sous la tutelle de l’État, dans des institutions religieuses disséminées à travers les territoires colonisés. Certains d’entre eux ont ensuite été envoyés en Europe (ou d’autres pays du Nord), où ils ont été placés dans des familles d’accueil, des familles adoptives ou des institutions. Beaucoup d’entre eux, mais aussi leurs proches et descendants, sont toujours à la recherche de leurs racines et sont en quête d’informations sur leur propre histoire familiale. « Il existe donc, par rapport à cet épisode tourmenté du passé, des attentes importantes. Elles se situent d’une part au niveau collectif, avec une demande sociétale forte pour une politique d’archivage ouverte et intelligible. Elles se situent également au niveau individuel avec les demandes formulées par les métis et leurs familles. C’est dans l’optique de répondre à ces multiples attentes que les Archives de l’État ont choisi de mettre à disposition les connaissances accumulées à ce jour, de manière aussi transparente et accessible que possible », ont indiqué Les Archives de l’Etat belge.

 

 

 

Patrick Ndungidi

Légendes et crédits photo : 

1-La couverture du document 2- La ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib

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